Le microcrédit dans les pays en développement : étude de cas en Côte d'Ivoire : vers une autre explication des difficultés de remboursement et-ou du non-remboursement
Institution:
Paris 10Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
If, for many specialists, microcredit is seen as a new life for economical politics in developing countries, in view of its promotion notably through the media, its setting up and progress don’t seem as simple as that. Besides, many studies show that it doesn’t work the same way in every places. Thus, when obtained results seem excellent in South-East Asia, mediocre and lukewarm in Latin America, the results in Africa in general, and particularly in western Africa, are simply less good. It is then necessary to bring out the elements of explanation of such a difference of results and to indicate the difficulties the different actors are facing. In this perspective, one of the most recurrent difficulties seem to be the one of repayment, or even non-repayment of agreed loans with certain structures of microcredit. Therefore, based on a description of microcredit and an analysis of its working through an approach of formal and informal structures, this work is a sociological study. It shows that formal structures, generally based on voluntary service and/or selection based on material security don’t have a control system favourable to repayment, contrary to informal structures. In fact, whereas the first ones depend on social control, structured by friend, family and community ties. Ties themselves structured by the gift principle. In plain English, within microcredit formal systems, individuals’ repayments are less efficient because they consider theses systems as “stranger” elements in which they recognize themselves very little and of which they don’t depend for a living. This is not the case for informal systems. Thus, it is necessary to consider theses different principles in order to get better results.
Abstract FR:
Si pour beaucoup de spécialistes, le microcrédit passe pour un nouveau souffle aux politiques économiques dans les pays en développement, au vu de la promotion et de la médiatisation dont il fait l’objet, sa mise en place et son déroulement ne semblent pas aussi simples. De nombreuses études montrent d’ailleurs qu’il ne marche pas de la même façon en tout lieux. Ainsi, alors que les résultas obtenus semblent excellents en Asie du Sud-est, ceux d’Amérique Latine paraissent moyens et mitigés, quand ceux d’Afrique en général et plus particulièrement en Afrique de l’Ouest sont tout simplement moins bons. Il apparaît donc nécessaire de dégager les éléments d’explication d’une telle différence de résultats et de déceler les difficultés auxquelles se trouvent confrontés les acteurs (promoteurs, bailleurs, clients et bénéficiaires). Dans cette optique, une des difficultés les plus récurrentes semble être celle du remboursement voire le non remboursement des prêts consentis auprès de certaines structures de microcrédit. Partie donc d’une description du microcrédit et d’une analyse de son fonctionnement à travers une approche de structures formelles et de structures informelles, cette étude se veut sociologique. Elle montre que les structures formelles qui se constituent en général sur la base du volontariat et/ou de la sélection fondée sur les garanties matérielles ne possèdent pas un système de contrôle propice au remboursement sans difficulté contrairement aux structures informelles. De fait, tandis que les premières s’appuient sur un système juridique pour la régulation et la gestion, les systèmes informels s’appuient sur le contrôle social structuré par les liens amicaux, familiaux, communautaires et de groupe sur lesquels elles se fondent. Liens eux-mêmes structurés par le don contre. En clair, dans les systèmes formels de microcrédit, les individus remboursent moins bien parce qu’ils considèrent ces systèmes comme des éléments « étrangers » dans lesquels ils ne se retrouvent que très peu et dont ils ne dépendent pas existentiellement. Ce qui n’est pas le cas dans les systèmes informels. Il est donc nécessaire de prendre en compte ces différentes logiques si l’on veut obtenir des résultas meilleurs dans ce sens.