thesis

Du corps et des odeurs : une anthropologie sensorielle

Defense date:

Jan. 1, 2005

Edit

Disciplines:

Directors:

Abstract EN:

Man smells, he is surrounded and composed of odours ; he is willing to hide his owns by replacing them with artificial ones but he is also reacting to other people's smell. Odours are everywhere, from morning to evening, from birth to death. Olfaction is not as neglected as one thinks, it is always solicited and cannot be ignored. The smells and sense of smell are entering anthropological studies : they start to present a new interest. This thesis exposes the results of a study based on a French population from both gender, asked about its practices, experiences and memories of smell. We will see how the body is freed from its scent to be perfumed again. Because the smell of the body is taboo, human being has to replace his own by a synthetic one. This raises the question whether perfume can always be used, and whether the smell of the skin is always the same : sometimes it is scented, sometimes it stays naked. Man's identity is also based on the sense of smell, his own odour becoming his fingerprint. Behind the observances, an imaginary universe is emerging. The world is all smells, but not all of them are good. Sweet, an odour promises pleasure, bas, it disturbs man's private territories and it has to be fought. The smell needs air : breathing and smelling are siblings. Travelling via odours, one can reach old memories. Life is marked by odours and a smell can sometimes remember more than an image can do. The culture can be reached via odours.

Abstract FR:

L'homme sent. Il est odeurs comme il en est entouré : il veille à contenir les siennes ou à leur en substituer d'artificielles et réagit à celles d'autrui. Les odeurs l'accompagnent du soir au matin, de la naissance à la mort. Loin d'être négligée, l'olfaction est partout sollicitée : l'on ne peut y échapper. Les choses du nez investissent la scène anthropologique : longtemps éludées, elles jouissent d'un nouvel intérêt. Cette thèse présente les résultats d'une enquête menée auprès d'une population française mixte, interrogée sur ses expériences olfactives. Y sera envisagé le corps défait de ses odeurs puis remis en senteurs : le tabou des odeurs corporelles oblige l'homme à effacer sa marque olfactive au profit d'une autre retravaillée. Mais le parfum est-il toujours de circonstance ? La peau en réalité ne se donne pas toujours à sentir de la même façon : elle s'abandonne puis se refuse à la fragrance. L'homme a-t-il une gueule d'atmosphère ? Son identité se décline sur le ton olfactif, son odeur est sa signature insolite : à travers elle il s'annonce, atmosphère singulière. Derrière les pratiques, l'imaginaire se révèle : le monde est odeurs mais toute odeur n'est pas bonne à prendre, car il en est de mauvaises. Suave, l'odeur invite à la jouissance ; rebutante, elle malmène l'homme par le bout du nez : il lui faudra l'esquiver car elle viole ses territoires intimes, l'agresse, l'oppresse. Elle se sert de l'air : la respiration est complice de l'olfaction. En odeurs de mémoires, l'individu se laisse transporter. Une chronologie olfactive articule sa vie : un sillage est parfois plus évocateur qu'un visage. Par l'entremise des odeurs, la culture se laisse saisir.