thesis

Activités, temporalités et processus de subjectivation pendant la procédure d'asile

Defense date:

Jan. 1, 2011

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Institution:

Paris 7

Disciplines:

Abstract EN:

The focus of this thesis, situated within a psycho-sociological approach, is the way in which the various activities carried out in the social field may constitute a means towards subjectivation for asylum seekers. Life circumstances of asylum seekers are subjected to a legal and institutional overdetermination: arbitration processes towards an inclusion or exclusion from the arrival society, handling and follow-through by social services, limitation of the freedom to choose one's activities, namely regarding employment and education. The stigmata derived from the legal status calls for the daily devising of strategies. The displaced subject finds him/herself in a personal transition process, the modalities of which are difficult to control. The study carried out in Geneva, Switzerland, amongst applicants for asylum status is framed by a clinical approach of the act of listening, which conceives of speech as an activity in itself, opening up the possibility of a co-production of a certain coherence, historicity, "narrative identity". The longitudinal follow-up enables the reconstitution of subjects' chronological journeys through activities. By calling on the theories of action and activities, we show how processes of subjectivation and personalisation can emerge through a « doing together». Activity allows the weaving of one's self into the social field and makes it possible for another temporality than that prescribed by the asylum procedure to emerge. It mediates the link to the environment, to others and to one's self, by accommodating a space other than that assigned by the "asylum seeker" status.

Abstract FR:

L’objet de cette thèse, s’inscrivant dans une démarche psycho-sociologique, est la manière dont différentes activités déployées dans l'espace social, peuvent constituer un moyen de subjectivation pour les demandeurs d'asile. La situation de vie des demandeurs d'asile est soumise à une surdétermination de l'institutionnel et du juridique : procédures d'arbitrage pour une inclusion ou exclusion de la société d'arrivée, prise en charge et accompagnement social, limitation du champ des possibles des activités, notamment au niveau de l'emploi et de la formation. Le stigmate du statut juridique exige l'élaboration de stratégies de réponses au quotidien. Le sujet en déplacement se trouve dans un processus de transition personnelle dont les modalités sont difficilement maîtrisables. L'enquête menée en Suisse, à Genève, auprès de candidats à l'asile s'inscrit dans une démarche d'écoute clinique, en considérant la parole adressée comme une activité en soi, ouvrant à un processus de co-production d'une cohérence, d'une historicité, d'une « identité narrative ». Le suivi longitudinal permet de reconstituer des parcours d'activités du sujet dans le temps, et suivant l'évolution de la demande d'asile. En sollicitant les théories de l'action et de l'activité, nous montrons comment des processus de subjectivation et de personnalisation peuvent émerger par le « faire avec ». L'activité permet une Inscription dans l'espace social et une temporalité autre que celle prescrite par la procédure d'asile. Elle médiatise le lien à l'environnement, à autrui et à soi en se faisant une place autre que celle qui est assignée par le statut de « requérant d'asile ».