thesis

Des politiques aux pratiques d'orientation : enquête ethnographique dans deux collèges de banlieue

Defense date:

Jan. 1, 2012

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Institution:

Paris, EHESS

Disciplines:

Directors:

Abstract EN:

The school counselling procedure, taking place at the end of middle school, is a major educational and social filter that pupils have to go through in their early educational life. School counselling pratices, wich have been evolving in time admist various institutional frameworks, are now at the center of teacher's daily work and constitutive of the policies for a general increase in the duration of studies and better educational equity. This thesis is based on an ethnographic study that took place over two years within two middle schools of the same city, in the suburbs of Paris, and within the families of the pupils. Its aim is to show the necessity to take into account both the social background and the locally available educational opportunities in order to understand the mechanisms that underlie the choices of educational carrers made by pupils. The thesis reveals various sources of tension between the practitioners of school counselling. They arise in particular because pupil guidance is a vector of the evaluation culture and a major stake in the context of competition between schools, wich appears more organized by the institution itself than a consequence of a strategy of the families. In cautiousness from the pupils and their families, wich translates into an educational disinflation that impacts their career objectives. Parental strategies derive from various forms of resistance or mobilization, wich, in addition to being gender dependent, vary also depending on the cultural capital that is available to the families and hence tends to draw borders between different social and ethical groups.

Abstract FR:

Dans le système français, la procédure d'orientation en fin de collège constitue le premier grand filtre scolaire et social traversé par les élèves. Les pratiques d'orientation, qui ont évolué historiquement au sein de cadres institutionnels mouvants, sont aujourd'hui au cœur du travail enseignant, des politiques d'allongement des scolarités et de réduction des inégalités sociales de parcours scolaire. La thèse s'appuie sur une enquête ethnographique de deux ans, au sein de deux collèges d'une même commune et auprès des familles et de leurs enfants, afin de montrer la nécessité de prendre en compte l'histoire sociale et l'offre scolaire locales pour analyser les mécanismes sociaux sous-jacents aux carrières scolaires. La thèse montre comment les pratiques d'orientations sont sources de tensions entre les acteurs scolaires, notamment parce que l'orientation des élèves constitue un enjeu majeur dans un contexte de concurrence entre établissements, organisée par l'institution plus que par les stratégies familiales , et qu'elle constitue des vecteurs d'une « culture » de l'évaluation. Ces tensions entraînent une certaine prudence de la part des élèves et de leurs parents, qui mène, dans ces collèges particulièrement défavorisés, à des formes de désinflation des aspirations scolaires. Face aux injonctions - parfois contradictoires - liées à l'allongement de la scolarité, les logiques parentales relèvent de formes de mobilisation ou de résistance qui dépendent, outre du genre de l'élève, des différents capitaux dont disposent les familles, et tracent des frontières entre différents groupes selon leur appartenance sociale et leur parcours migratoire.