L' exil des militantes ou la délocalisation de la lutte : analyse processuelle des engagements d'exilées Algériennes et Iraniennes impliquées dans les combats féministes en France
Institution:
Paris 7Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
Research on the involvement of migrants is often limited to the observation of their activities in organizations within in the country of immigration, thus obscuring its origin. It is from the experience of political Iranian and Algerian exiles in France that we have reconstructed "career activists" to understand the collective and individual logic behind them. How does one become an activist in a closed political context? What are the barriers and facilitators for women's involvement? Should exile be perceived as an escape from the threat? How do activists manage to transform their experience of migration? How do their commitments evolve? What feminist struggles do they refer to? From the analysis of life stories of Algerian and Iranian women activist exiles in the 1990s for the first (during the Algerian civil war) and in the 1980s for second (with the advent of the Islamic Republic of Iran) we will attempt to answer these questions. We will position ourselves at the intersection of theories of social movements, feminist theories and research on migration, to analyze these careers influenced by political exile. Our research thereby updates the commitment process (including feminist) in different contexts at the same time as it provides an analysis of exile in terms of "relocation of the struggle. " It also participates in a better understanding of the articulation of power relations through a reflection on the accession of some of feminist activists to a restrictive universalist feminism.
Abstract FR:
La recherche sur l'engagement des migrantes se limite souvent à l'observation de leurs activités associatives dans le pays d'immigration, occultant ainsi son origine. C'est à partir de l'expérience de militantes iraniennes et algériennes exilées en France que nous avons reconstruit des « carrières militantes » afin de comprendre les logiques collectives et individuelles qui les animent. Comment devient-on militante en contexte politique fermé ? Quels sont les freins et les facilitateurs de l'engagement des femmes ? L'exil ne doit-il être perçu que comme une fuite face aux menaces ? Comment les militantes parviennent-elles à transformer leur expérience de la migration ? Comment leur(s) engagement(s) évolue(nt)-il(s)? À quels combats féministes se réfèrent-elles ? À partir de l'analyse des récits de vie de militantes algériennes et iraniennes exilées dans les années 90 pour les premières (au cours de la guerre civile algérienne) et dans les années 80 pour les secondes (avec l'avènement de la République islamique d'Iran) nous tenterons ici de répondre à ces questions. Nous nous positionnerons à l'intersection des théories des mouvements sociaux, des théories féministes et des recherches sur les migrations, pour analyser ces carrières militantes traversées par l'exil. Notre recherche met ainsi à jour les processus d'engagement (notamment féministe) dans différents contextes en même temps qu'elle propose une analyse de l'exil en termes de « délocalisation de la lutte ». Elle participe aussi à une meilleure compréhension de l'articulation des rapports de pouvoir à travers une réflexion sur l'adhésion d'une partie des militantes à un féminisme universaliste restrictif.