La mobilisation collective des chômeurs
Institution:
Bordeaux 2Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
Sociology of unemployment has put forward the existence of obstacles relating to the assembling of unemployed. However unemployed' mobilization has a long history and regularly affects the contemporary social setting. This PhD focuses on the conditions of creation of an unemployed' collective action. It will study the individual and collective dimensions of mobilization. It analyses the employed' organizations' (such as AC!, APEIS and the comities of unemployment of the CGT) modes of structuring and intervention, as well as the individual process of implication in these collective organizations. Regarding the results obtained around these 2 research branches, the study interprets the unemployed' collective action as a meeting point between an offer and a demand of mobilization. The existence of an unemployed' collective protest depends on the organizations' capacities of mobilization and the existence of "political entrepreneurs", bringing social, political and ideological resources favourable to action. 3 offers of mobilization are suggested to the unemployed by various organizations : a social offer, a protest offer, an institutional offer. They all represent means of putting forward the unemployed' discontentment. However the individual's participation in the protes is determined by the development of a feeling of injustice, acting as a preliminary condition to action. This feeling itself is favoured by certain individual characteristics specific to engagement. 3 pertinent individual resources can be put forward : the experience of a strong political conscience , the activation of a moral system opposed to the experience of unemployment, the will to get out of psychological and social degradation. These 3 resources translate 3 types of expectations regarding engagement : transforming social relations, creating direct form of expression for the unemployed and developing an individual means of coping.
Abstract FR:
La sociologie du chômage a mis en évidence l'existence d'obstacles au regroupement des chômeurs. Pourtant, les mobilisations de sans-emploi ont une histoire ancienne et marquent de façon récurrente la scène sociale contemporaine. Cette thèse porte sur les conditions de réalisation d'une action collective de chômeurs. Elle s'intéresse aux dimensions individuelles et collectives de la mobilisation. Elle analyse les modes de structuration et d'intervention d'organisations de chômeurs telles que A. C. !, APEIS, les comités de privés d'emploi de la CGT, ainsi que le processus individuel d'engagement dans ces collectifs. Au regard des résultats obtenus autour de ces deux orientations de recherche, elle interprète l'action collective des chômeurs comme la rencontre d'une offre et d'une demande de mobilisation. L'existence d'une protestation collective de chômeurs dépend du travail de mobilisation des organisations et de la présence "d'entrepreneurs politiques", apportant des ressources sociales, politiques, idéologiques, favorables à l'action. 3 offres de mobilisation sont proposées aux chômeurs par les différentes organisations : une offre sociale, une offre protestataire, une offre institutionnelle. Elles représentent autant de moyens pour capter le mécontentement des chômeurs. Cependant l'entrée des chômeurs dans la protestation est déterminée par le développement d'un sentiment d'injustice, intervenant comme condition préalable à l'action. Il sera lui-même favorisé par l'activation de dispositions individuelles spécifiques à l'engagement. 3 ressources individuelles se sont ainsi révélées pertinentes : l'expérimentation d'une forte conscience politique, l'activation d'un système moral opposé aux modes d'expérience du chômage, la volonté de sortir de la dégradation sociale et psychologique. Elles traduisent 3 formes d'attentes envers l'engagement : la transformation des rapports sociaux, l'expression directe des chômeurs, la recherche de sa propre survie.