thesis

L'auteur de génie et l'artiste créateur en Algérie : modèles importés, renversés, repositionnés puis singularisés

Defense date:

Jan. 1, 2011

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Institution:

Paris 8

Disciplines:

Directors:

Abstract EN:

Imported during colonisation and largely deemed to be vocational, the concept of the "creative artist" has not attained genuine aesthetic legitimacy since Algerian independence. The term was first applied to the forerunners of the revolutionary process (who, rebelling against imperialistic culture, were sceptical of the genius author interloper) and is perceived less as an apology for the singularity ethic than for the complacent behaviour of painters during official and iconic events held in countries considered to be "brothers" (Muslim, socialist or third world), that is, the 1st November 1954 and 5th July 1962 commemorations, the 1969 and 2009 pan-African festival and "The Year of Algeria in France" in 2003. At this time, local artists rallied to restore the image of a military-cum-industrial regime seeking to regain symbolic capital, but they received nothing in terms of enhanced status in exchange for or in return for their participation, apart from the museum of modern art (M. A. M. A). Inaugurated for the "Algiers 2007 capital of Arabic culture" project, this institution has all the appearance of an official showcase; it does not reflect an artistic field segmented by differing points of view, there is no language adversity-diversity that is a telling sign of modernity. Moreover, even the term, "contemporary art", employed without critical discernment, has not become an analytical marker and basis for a reappraisal of the creative artist figure in Algeria.

Abstract FR:

Importé via la colonisation et corrélé à un régime vocationnel, le concept de "artiste-créateur" échappe depuis l’indépendance algérienne aux principes d'une légitimité proprement esthétique. Après avoir été appliqué aux avant-corps du processus révolutionnaire (précurseurs révoltés contre la culture impérialiste et démystificateurs du visage intrus de l’auteur de génie), il se perçoit et se justifie moins en regard à une apologie de l’éthique de singularité que selon les complaisances entretenues par des peintres lors de ces rendez-vous protocolaires et emblématiques que furent les semaines culturelles dans les pays dits "Frères" (car musulmans, socialistes ou tiers-mondistes), les commémorations du 1er Novembre 1954 et 05 juillet 1962, le festival Panafricain de 1969 et 2009 et "L'Année de l'Algérie en France" en 2003. Mobilisés cette année là pour redorer l'image d'un régime militaro-industriel en quête d’une recapitalisation symbolique, les plasticiens locaux n’ont, en échange ou en retour à leur participation, rien obtenu de concret en ce qui concerne l’évolution de leur statut professionnel, sinon un Musée d’art moderne (M. A. M. A). Décidée dans le cadre du projet "Alger, capitale de la culture arabe 2007", cette institution a toutes les apparences d’une vitrine officielle et ne ressort pas d’un champ artistique segmenté par plusieurs instances de jugements, une adversité-diversité des langages révélatrice d’une modernité. Employée sans discernements critiques, la locution "art contemporain" n’est d’ailleurs pas devenue la borne analytique à partir de laquelle pouvait être réévaluée en Algérie la figure de l'artiste créateur.