Participation et apathie politiques dans la France contemporaine (Ve République, de 1958 à nos jours) : démarche pour scruter les limites de la participation à la politique instituée et pour élucider l'apathie à l'égard de cette politique : tentative pour réouvrir le chemin de la pensée politique démocratique
Institution:
Paris 10Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
Ever since the establishment of the Vth Republic in 1958, the electorai turnout in ail the elections slowly and continuously crumbles away. There is a slump of the members of political parties. There is almost disappearance of collective actions with positive and global projects. Therefore, we observe apathy of the individuals towards instituted politics. Nevertheless, it is the actual content of the political participation that is questionable, not the patent apathy. This is why the participation established by the representative regime has very narrow limits. Representation is both an original idea and a practice of the modern age and a social imaginary signification of the modern political world. It defines and establishes the citizen as the one who mast vote from time to time in order to choose the ruling people which is, apart from conjonctural factors, the very reason of this apathy. As much as possible, this sheds a ligth on the meaning of apathy which is not only indifférence or negligence but also keeps the representative at a distance and criticizes it. This apathy fundamentally means impotence of the collectivity to create. Assuming that, the main idea is an attempt to rethink politics and democracy, reopening constantly the way of the already existng political thought. Rethink the question of the self-government of society, of politics as a collective activity that aims the whole institution of the present society, of democracy as the actual and equal participation of all citizens in the political power and as a form of society that affirms inseparably the supreme values of equality and freedom which always are to be invented and established again. Overcome the vain dispute between the Ancients and the Moderns and also to synthezise the extraordinary contributions and resources of both and even go beyond. «Direct Democracy» and «Representative Democracy» must give way to plain democracy, to the «Assembly Democracy» where the citizens deliberate and decide on common affairs that are theirs.
Abstract FR:
Lente mais continue érosion de la participation électorale à toutes les consultations depuis l'instauration de la Ve République en 1958. Effondrement des effectifs des partis politiques. Quasi-disparition des actions collectives avec des projets positifs et globaux. Le constat d'une apathie des individus à l'égard de la politique instituée est justifié. Cependant, ce qui pose de graves questions n'est pas principalement cette apathie avérée mais le contenu effectif de la participation politique. Car instituée concrètement par le régime représentatif en place, cette participation a des limites bien restreintes. La représentation, idée et pratique originales de la modernité et signification imaginaire nucléaire de l'univers politique moderne, définit et institue le citoyen comme celui qui doit voter de temps en temps pour choisir ses gouvernants. Outre les facteurs conjoncturels, c'est en cela que réside le facteur de fond de cette apathie politique constatée. Cette idée éclaire autant que possible la signification de l'apathie, qui n'est donc pas seulement indifférence et négligence, mais aussi distance et critique à l'égard du régime représentatif. Cette apathie est au fond impuissance de créativité de la collectivité. A partir de ces idées apparaît l'idée cardinale d'une tentative de repenser la politique et la démocratie dans le chemin de la pensée politique qui est déjà ouvert mais toujours à réouvrir. Repenser la question de l'autogouvernement de la société, de la politique comme activité collective visant l'ensemble de l'institution de la société présente, de la démocratie comme égale et effective participation de tous au pouvoir politique et forme de société affirmant les valeurs suprêmes et indissociables de l'égalité et de la liberté toujours à réinventer et à réinstaurer. Pour dépasser la vaine querelle entre les Anciens et les Modernes, mais aussi pour synthétiser les ressources et les extraordinaires apports des uns et des autres et aller même plus loin, la «démocratie directe» et la «démocratie représentative» doivent laisser place à la démocratie sans épithète, à la démocratie d'assemblée, de délibération et de décision des citoyens sur les affaires communes, sur leurs propres affaires.