Confucianisme et vietnamité de l'exil
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Lille 3Disciplines:
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Après 1975, date de la fin de la guerre du Viêt-Nam, nombreux sont les Vietnamiens de catégories populaires qui se sont réfugiés, seuls ou en famille, dans les pays occidentaux. En France, bien qu'ils constituent une minorité migrante qui arrive en temps de crise économique et à une époque où la présence des migrants fait l'objet de débats politiques intenses et bien qu'ils soient doublement déracinés par rapport au pays d'origine et à la société d'accueil, ils s'intègrent rapidement en s'adaptant aux conditions d'habitat, d'emploi et de scolarité de la société d'accueil. Cette volonté et cette capacité d'adaptation ne se confondent pas pour autant avec un désir d'assimilation. Au contraire ile entretiennent et développent un fort attachement à leur identité vietnamienne qu'ils cherchent à transmettre à leurs enfants. Cherchant à comprendre cet apparent paradoxe entre une volonté d'intégration et une volonté aussi forte de distinction, notre recherche repose sur l'observation suivie et l'interrogation de 100 ménages de milieu modeste (357 personnes) installés en Normandie et dans la région parisienne. Une culture confucéenne défiant les variations temporelles et organisationnelles de la société ainsi qu'un culte des ancêtres déterminant l'attachement profond à leurs origines structurant l'espace socioculturel vietnamien. Porteurs d'une dynamique de l'adaptation, ces déracinés reconstruisent dans l'exil une identité vietnamienne qui concilie leurs normes populaires de comportement, certaines pratiques de l'ancienne classe dominante lettrée et les attentes de la sociéte d'acceuil leur permettant de vivre sans tension leur différence