La grande transformation : familles ouvrières, école et insertion professionnelle, 1960-2000
Institution:
Versailles-St Quentin en YvelinesDisciplines:
Directors:
Abstract EN:
This thesis analyses how working-class families have adapted their strategies of reproduction since the sixties, following the transformations undergone by school and labor market. The first part studies why most workers now aspire to see their children access executive jobs. More and more, their wish is even to see their children succeed in the profession of their choice, provided they do well in their studies. This is no less than a cultural revolution: parents now put all their hopes in school outcomes, rally in support of their children's school work, and engage in steering them towards general secondary schools. Depending on the quality of primary school apprenticeships, three different types of educational paths stand out: successful careers involving students who get through their “bac general” diploma without repeating a grade, unsuccessful careers involving students who leave school early or with no diploma, and in between, a diversity of median careers, from difficult to mediocre. The second part shows how the transition to work of those children growing up in working-class families partly depends on the quality of their school experiences. The strategies adopted by parents who use their relations for their children to access employment, on the other hand, contribute to maintain children in subordinate positions. Long study strategies are then compared to the results obtained. Whereas professional education leads more and more to subordinate positions, degrees beyond the “bac” appear as being the weapon of the weaks: not only do they remain efficient to access executive positions, but they are still the best protection to avoid being unemployed and declassified.
Abstract FR:
Cette thèse analyse comment les familles ouvrières ont adapté leurs stratégies de reproduction suite aux transformations de l'école et du marché du travail depuis les années soixante. La première partie étudie pourquoi les ouvriers aspirent aujourd'hui en masse aux emplois de cadres pour leurs enfants. De plus en plus, ils souhaitent que ceux-ci fassent ce qu'il leur plaît, pourvu qu'ils réussissent leurs études. C'est une véritable révolution culturelle : les parents placent désormais leurs espoirs dans l'issue scolaire, et se mobilisent pour aider leurs enfants dans le travail scolaire et les orienter vers le lycée général. Dans le secondaire, trois types de parcours scolaires se distinguent selon la qualité des apprentissages réalisés en primaire : les parcours de réussite passant par l'obtention du bac général sans redoublement, les parcours d'échec se terminant par une sortie précoce ou sans diplôme, et entre les deux, une diversité de parcours médians, médiocres ou difficiles. La seconde partie montre que la transition professionnelle des enfants d'ouvriers dépend en partie de la qualité de leur expérience scolaire. Quant aux stratégies familiales d'accès à l'emploi par les relations des parents, elles contribuent à maintenir les enfants d'ouvriers sur des positions de salariés d'exécution. La stratégie de poursuite d'études longues est ensuite confrontée à ses résultats. Alors que l'enseignement professionnel conduit de plus en plus aux emplois d'exécution, les diplômes au-delà du bac apparaissent comme l'arme des faibles : toujours efficaces pour accéder au salariat de confiance, ils constituent la meilleure protection face aux risques de chômage et de déclassement.