thesis

Pour un autre usage du temps : l'expérience modernisatrice de la RATP

Defense date:

Jan. 1, 1998

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Disciplines:

Abstract EN:

This study of the modernization policy of the RATP shows that an analysis of time is central to understanding the changes introduced by any plan or enterprise transformation the first part of the thesis describes the development of the RATP over the last fifteen years and situates it in terms of the context in wich it was conceived end carried out. It develops the interpretative tools necessary to understand this transformation as a socio- temporal phenomena, including a reanalysis of the process of the construction of the research data. The second part of the study presents three case histories which concretize these general observation (metro, bus, RER). It suggests that we are witnessing a change in time concepts : time is no longer perceived as retribution nor in terms of routine, nor does it preceed linearly toward the future. . The third part of the study proposes an in-depth look at the functioning of the three sectors of exploitation. It shows how they are perturbed by reforms without being able to recontitute a new unities. While social times have been altered, there is no corresponding change in daily organization except concerning management positions. Nonetheless, some creative innovations have been undertaken within existing time frames. In addition, the general moderzation has led agents to elaborate new time relations in relationship to the offer of identity. Four identity forms can be isolated (poachers, mobiles, crushed and bystanders) which are linked to the capacity to activly engaged in the present. The experience of the RATP reveals the extent to which any modernization requires reflexion and action in the area of temporality, both within the organization and in terms of the society which the public enterprise serves.

Abstract FR:

Fondé sur une analyse de l'expérience de modernisation menée à la RATP, ce travail montre que comprendre le changement aujourd'hui nécessite d'introduire la question du temps. La première partie présente la modernisation des quinze dernières années et situe le cas de la RATP par rapport à ce contexte plus général. Puis, nous dégageons les grilles d'analyse nécessaires à la lecture du changement comme phénomène socio-temporel et revenons sur la construction du matériau de recherche. La deuxième partie repose sur trois histoires exemplaires permettant de poser au niveau le plus concret (métro, bus, RER) la question du temps et du changement : nous assistons en effet à une mise en cause du temps comme récompense, comme routine et à un ébranlement du rapport à l'avenir. La troisième partie revient sur les fonctionnements propres aux trois secteurs de l'exploitation : ces derniers sont bousculés par les réformes sans que celles-ci donnent lieu à la reconstitution d'un nouvel ensemble. D'une part, si les temps sociaux sont ébranlés, on n'assiste pas à de nouveaux agencements entre rythmes au quotidien. Seul l'encadrement peut être porteur d'un autre rapport au travail et d'un réinvestissement dans celui-ci. Cependant, on repère à la base, des innovations ponctuelles mais originales, qui se déploient dans des espaces temps spécifiques. D'autre part, les reformes, en modifiant l'offre identitaire, ont conduit les agents à faire évoluer leur rapport à la durée, leur temporalité. 4 formes identitaires peuvent être dégagées (les braconniers, les mobiles, les brises, les spectateurs), qui sont autant de manières de vivre le changement. Il en ressort que la maitrise de l'avenir est liée avec des capacités d'engagement dans le présent. L'expérience de la RATP nous révèle ainsi qu'un changement modernisateur se présente comme une nécessaire intervention sur le temps : temps interne de l'organisation mais aussi temps externe de la société que cette entreprise publique sert.