thesis

L'expérience de la précarité au travail chez les acteurs industriels au Sénégal : le cas de la SOCOCIM et des ICS

Defense date:

Jan. 1, 2007

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Institution:

Bordeaux 2

Disciplines:

Directors:

Abstract EN:

The intense development of the economic relations throughout the world has widely served to expand and reinforce the precariousness of work in developing countries. This thesis aims to point out that the notion of precariousness of work is not the privilege of developed countries. It has many shapes, connecting with the context and the environment. The methodological step based upon fieldworks and documentary exploration allows the following conclusion: firms or groupings of economic interest contract out entire parts of the industrial activities of SOCOCIM and ICS, shared out between the formal and the informal area. The firm that had a central power when it held the monopoly of the control of its workforce leaves more and more room to a form of organisation, which tends to liberate a category of workers and which becomes more or less autonomous. The interests separate industrial actors. Tensions and conflicts appear suddenly with the advent of a form of liberalization, which creates the system's fortunate and excluded ones. The actors' tensions appear under forms of polarities that are due to, not only, uniquely, the social construct of the industrial work's organisation, but also the interpretation and the meaning that the actors give to their actions. Thus the polarity between the workers 'interest and the firm's interest, the polarity between the industrial employees and the interest of the actors of the subcontract, the polarity between the trade union movement and the management's interest, form altogether a body of internal tensions carried by subjective and autonomous opinions. Each actor, beyond preconceptions on liberalization and privatization, tries to display strategies to defend his interests. Eventually, he attempts to define himself as the author of his own situation, while constructing his social identity of work throughout a body of subjective judgements.

Abstract FR:

L'intensification des relations économiques au niveau mondial a largement contribué à l'expansion de la précarité du travail dans les sociétés en voie de développement. Cette thèse tente ainsi de montrer que la notion de précarité du travail n'est pas seulement la chasse gardée des sociétés "dites développées". Elle se présente sous des formes multiples en rapport à un contexte et à un milieu auxquels elle se situe. La démarche méthodologique basée sur des enquêtes de terrain et sur une exploration documentaire a permis de déboucher sur ce constat selon lequel avec la fragmentation du travail, des pans entiers des activités industrielles de la SOCOCIM (Société de Commercialisation du Ciment) et des ICS (Industries Chimiques du Sénégal) sont sous-traités à des entreprises ou à des groupements d'intérêt économique, partagés entre le formel et l'informel. L'industrie qui avait un pouvoir central lorsqu'elle détenait le monopole du contrôle de sa main d'œuvre laisse de plus en plus la place à une forme d'organisation qui a tendance à "libérer" une catégorie de travailleurs et qui devient plus ou moins autonome. Les intérêts sont partagés entre acteurs industriels. Des tensions et des conflits surgissent avec l'avènement d'une forme de libéralisation qui crée des heureux et des exclus du système. Les tensions des acteurs se manifestent sous forme de polarités et trouvent leur explication, non pas, uniquement à partir (du construit social) de l'organisation du travail industriel, mais à partir de l'interprétation et du sens que les acteurs donnent à leurs actions. C'est ainsi que la polarité entre l'intérêt des travailleurs et l'intérêt industriel, la polarité entre l'intérêt des employés industriels et l'intérêt des acteurs de la sous-traitance, la polarité entre l'intérêt du mouvement syndical et l'intérêt de la direction forment un ensemble de tensions internes porté par des opinions subjectives et autonomes à la fois. Chaque acteur, au-delà des idées reçues sur la libéralisation et la privatisation, essaie de déployer des stratégies pour défendre ses intérêts. Par conséquent il tente de se définir comme auteur de sa situation tout en construisant son identité sociale du travail à travers un ensemble de jugement subjectif.