thesis

La sécurité civile dans la tempête : autopsie organisationnelle de la catastrophe du 27 décembre 1999

Defense date:

Jan. 1, 2007

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Disciplines:

Abstract EN:

Our PhD dissertation examines, at the organizational level, the reasons for which a natural catastrophe is unpredictable and how it causes a major break with an ordinary time period. We study the case of the storm known as “Martin” which hit the southern part of France on the 27th of December, 1999. Our study examines two issues : first, the meteorological alarm; Second, the organization of the rescue during the crisis. More specifically, we wanted to understand how the rescue could be coordinated in a situation without preparation. The first part of our dissertation shows that it was really neither an "unlikely" risk, or even a dysfunction of the procedure of alert, but it was a particular category of risk which we qualified as "traitorous": it is a danger hidden under a normal appearance which makes the actors believe, even when they are informed, that they there is no dangerous risk at hand. More broadly, in this case, normal appearance resisted two alert attempts. In the second part, we study the rescue organization during the crisis. More specifically, we focus on the dynamics of collective action in this situation of disturbance. In order to do so, we examine the modes of coordination at work in the actions of the relief services as set by the ORSEC rescue organization which is a a part of the French national plan. To seize these dynamics and which links crises to an effect of desectorization. Indeed, in the ORSEC plan, most actors, ordinarily autonomous entities (the army, the French national railway, the fire departments etc), found themselves united within the same areas of intervention.

Abstract FR:

À travers l’étude de deux dispositifs organisés de sécurité civile, la vigilance météorologique et l’organisation des secours ORSEC, la thèse se propose de comprendre les mécanismes organisationnels qui correspondent aux deux caractéristiques ontologiques d’une catastrophe : son imprévisibilité et la rupture brutale du temps ordinaire. Le cas de la tempête du 27 décembre 1999 qui a ravagé le Sud de la France, offre un cas d’étude exemplaire puisque la catastrophe a semblé surgir par surprise et l’ampleur de ses dégâts a donné lieu à une importante crise post-accidentelle (coupure généralisée d’électricité, secours à personne, etc. ). La thèse est construite autour de deux problématiques : d’une part, il s’agit de comprendre pourquoi, dans cet épisode le phénomène n’a pu être anticipé et, d’autre part, comment les secours agissent dans une situation de crise post-accidentelle à laquelle ils ne sont pas préparés. Dans une première partie, nous avons montré que si l’alerte avait été ignorée au cours de cet épisode ce n’est pas parce qu’il s’agissait ni véritablement d’un risque « peu probable », ni même d’un dysfonctionnement de la procédure d’alerte, mais d’une catégorie particulière de risque que nous avons qualifié de « scélérat ». Il s’agit d’un danger dissimulé sous une apparence normale qui laisse croire aux acteurs qu’ils ne courent aucun danger même lorsqu’ils sont avertis. Dans une seconde partie, et contrairement aux approches traditionnelles en sciences sociales sur les situations de crises, nous avons choisi de nous intéresser aux ressorts de la dynamique d’action collective qui s’instaure dans ces situations de déstabilisation. Nos résultats montrent que la dynamique d’organisation des secours suit un processus dit « de collision sectoriel désordonné » qui se définit comme une tension entre, d’une part, une désectorisation exogène provoquée par les dégâts de la catastrophe et, d’autre part, une re-sectorisation endogène puisque les secours ont tendance à reproduire, dans l’action, les frontières sectorielles ordinaires.