thesis

Sociologie des représentations contemporaines de l'argent : Pour une sociologie des partiques monétaires

Defense date:

Jan. 1, 1995

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Institution:

Rouen

Disciplines:

Directors:

Abstract EN:

Reflection on money has, so far, been neglected by sociology, which is more than demonstrated by the almost total lack of publications on the subject. The confusion between the economic concept of currency and the common meaning of the word "money" probably explains why such a topic has been put aside by economic science. Now money is at the heart of society's links and can be analysed, according to mauss, as a total social factor. Furthermore, this is a field in which recent innovations, themselves products of the interaction between two of society's players, namely the banks and their customers, have led us to reexamine the traditional representations of money. Statistical studies of banking's customers' behaviour, together with various publications, be they professional or not, show that we are experiencing a phenomenon in which money is becoming less and less real (the monetary symbol is losing all reality, payment is being spread over a length of time) which is coupled with a tendency towards intellectualisation in the handling of the instruments of payment, these being a source of privilege for some and exclusion for others. Likewise one can speak of a tendency towards privatisation in monetary relationships which goes much further than the simple personalisation desired by the banks in response to the "over-banking" of their customers. The recent innovations, which are far from being finished, are leading to relegate de facto the use of bank notes, themselves symbols of social unity, to a position of secondary importance. All this to the benefit of those means of payment which now, more or less, possess increased standing and which have unequal accessibility, thus making monetary relations a private affair between the customer and his bank, itself the true issuer of modern currency.

Abstract FR:

La réflexion relative à l'argent a été jusqu'ici négligée par la sociologie, comme le démontre amplement la quasi absence de publications sur ce sujet. La confusion entre le concept de monnaie des économistes et le mot de sens commun argent explique probablement qu'un tel sujet d'étude ait été annexé par la science économique. Or l'argent est au cœur du lien social et peut être analysé comme un fait social total au sens de Mauss. C'est par ailleurs un domaine où les innovations récentes, produits de l'interaction des acteurs sociaux que sont les banques et leurs clients, conduisent à une remise en cause des représentations traditionnelles de l'argent. De l'étude statistique des comportements des individus clients des banques ainsi que de la production littéraire, professionnelle ou non, il ressort qu'on assiste à un phénomène de déréalisation de l'argent (le signe monétaire perd toute réalité, le paiement est dilué dans le temps) qui s'accompagne d'une tendance à l'intellectualisation du maniement des instruments de paiement source de privilèges pour les uns et d'exclusion pour les autres. En ce sens on peut parler d'une tendance à la privatisation des rapports d'argent qui va bien au-delà de la simple personnalisation voulue par les banques en réponse à la surbancarisation de la clientèle. Les innovations récentes, qui sont loin d'être achevées, conduisent de facto à reléguer au second plan l'usage des "billets de banque", symbole de l'unité de la société, au profit de moyens de paiement plus ou moins valorisés et inégalement accessibles, faisant des rapports d'argent une affaire privée entre le client et sa banque, véritable émetteur de la monnaie moderne.