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Des berges du Rhin aux rives du Mississippi : une culture recommencée : migrants juifs de la Vallée rhénane du XIXe au XXe siècle

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Jan. 1, 2006

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Abstract EN:

French and German Jewish migrants have settled along the Rhine valley for four generations and have told the story of their travels and their adaptation to the new continent. The life stories which they have given from themselves or from their descendants question the ways in which they settled, the professional model adopted, their religious appurtenance or the definition of their relationship with other people whether they be Jews, from the African- American minority or from the mainstream society. For more than one hundred and fifty years, practices and images and even the terminology have undergone vast changes. When faced with the situation of transplantation, the migrant must cope with the tension between the temptation to bury himself in traditional values coming from the old country and the necessity to adapt to the values of his new world. So it is here in the environment of modernity and liberty, new ways of religious and social expression are being put into place. It is in this context that the French and the Germans joined together, forgetting their old hostilities. New patterns of Judaism are invented with the birth of the American Israelite where Reform Judaism is less visible than Orthodox Judaism. The categories of the religious, the Israelite and the assimilated Jew can be seen again from the American perspective where these new communities are acknowledged by the cities where they resided. At the same time, these categories are nomadic and gave birth to the age of post-modern Judaism, chosen freely, “mixed Judaism, “Judaism by genealogy. ” A new model appears which goes beyond the previous categories, “the individual who uses the past” as a means of re-establishing ties between the two continents and to transmit his heritage to the future generations.

Abstract FR:

Les migrants juifs français et allemands de la vallée rhénane installés au Sud Etats-Unis depuis quatre générations ont laissé des traces de leurs voyages et de leur adaptation au nouveau continent. Leurs récits et les témoignages de leurs descendants recueillis pour cette thèse posent la question des modalités de leur transplantation, des modèles professionnels adoptés, de l’appartenance religieuse et de la définition des relations aux autres, qu’il s’agisse des autres diasporas juives, de la minorité africaine-américaine ou de la société majoritaire. Depuis un siècle et demi, pratiques, représentations, et terminologie ont subi des transformations. En effet en situation de transplantation, le migrant affronte des tensions entre la tentation de se réfugier dans les valeurs traditionnelles issues du vieux pays et la nécessaire réponse aux attentes du pays d’accueil. Ainsi, dans un contexte de modernité et de liberté, de nouvelles formes de pratiques religieuses et sociales se mettent-elles en place, notamment, les vieilles hostilités nationales entre Français et Allemands se transforment en alliances, des formes de judaïsme et de judéïté sont inventées avec la naissance de l’israélite américain dont le judaïsme réformé est moins visible que le judaïsme orthodoxe. Les catégories du juif observant, de l’israélite et du juif assimilé sont revisitées dans le contexte américain où les « communautés » ont droit de cité. Ces catégories sont mouvantes, et laissent le champ ouvert à un judaïsme postmoderne, volontairement choisi, « judaïsme métissé », « judaïsme par généalogie ». Emerge un modèle qui transcende ces catégories, « le porteur de mémoire » qui utilise la mémoire pour retisser des liens entre les deux continents et transmettre l’héritage aux générations futures.