La disqualification sociale : statuts, identités et rapports sociaux des populations en situation de précarité économique et sociale
Institution:
Paris, EHESSDisciplines:
Directors:
Abstract EN:
This thesis aims at studying "poverty" as a socially recognized condition and the "poors" as a group of people whose social status is partly defined by specialized social institutions which define them as such. The theme of social disqualification, such as it is dealt with here, is linked to the logic of designation and labelling and to the effects of this logic on the identity of people. This research was meant to show that : 1) the social actors dealt with play a role, at least a partial one, in the constitution and redefinition of their social identity by more or less accepting the social roles which fit their objective social condition and their status; 2) a certain autonomy enables them to individually negociate their inferiority or their social failure (but the "poors" hold always a degraded social position); 3) they establish, sometimes with the help of social workers, sub-hierarchies within the places they live in or within the groups they belong to.
Abstract FR:
Cette thèse propose d'étudier la "pauvreté" comme condition socialement reconnue et les "pauvres" comme un ensemble de personnes dont le statut social est défini, pour une part, par des institutions spécialisées de l'action sociale qui les désignent comme tels. Le thème de la disqualification sociale, tel qu'il est abordé ici, renvoie à la logique de la désignation et de l'étiquetage et de ses effets sur le plan identitaire. Cette recherche a permis de montrer : 1) que les acteurs sociaux étudies participent, au moins partiellement, a la constitution et a la redéfinition de leur identité sociale en acceptant ou en prenant des distances vis-a-vis des rôles sociaux qui s'accordent à leur condition sociale objective et a leur statut; 2) qu'ils disposent d'une marge d'autonomie qui leur permet de négocier individuellement leur infériorité ou leur échec social (mais les "pauvres" occupent toujours une position sociale dégradée) ;3) qu'ils établissent eux-mêmes, parfois avec la complicité des travailleurs sociaux, des infra-hiérarchies au sein de leur espace résidentiel ou de leur groupe d'appartenance.