thesis

La nouvelle condition ouvrière : de l'extension des modes de domination patronale aux nouvelles formes de résistances ouvrières : entre fuite, zèle et résignation

Defense date:

Jan. 1, 2004

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Disciplines:

Abstract EN:

Our essay on the changes in the condition of workers shows management of stronger type in "modernized" firms where workers are more closely controlled, hence entering the disappearance of the relative balance between managers' domination and the labour force, as at the time of the "Fordist compromise". The economic, technological, and social reorganization following the crisis of the 1970s resulted in workers' collectives being dismantled, in class solidarity vanishing, and in unions getting weaker. The "modern" firm has lost its integrative function by making jobs temporary and replacing them according to economic circumstances. Since then, the new balance has been favourable to managers. The traditional forms of workers' resistance have been harmed by the new management method where social control is omnipotent. To counteract the reinforcement of managers' control, new forms of rebellion have appeared : there are defensive rather than offensive, secret, and above all individual rather than collective. Temporary wage-earners, fearing social exclusion, have very little liberty left; the least resigned of them try to make the most of it. This movement is hardly controlled by the management and is a tool for reconquering the self-esteem that was lost in such firms where economic stakes outclass people's lot.

Abstract FR:

Notre réflexion sur l'évolution de la condition ouvrière montre le renforcement des modes de domination patronale dans les entreprises modernisées par l'extension du contrôle social qui s'y opère sur les agents, et ainsi la perte du relatif équilibre des rapports de force entre le pouvoir dominant du patronat et les salariés, comme au temps du compromis fordiste. Les réorganisations économiques, techniques et sociales, suite aux crise des années soixante-dix, sont à l'origine du démantèlement des collectifs ouvriers, de leur désolidarisation et de l'affaiblissement de l'audience syndicale. L'entreprise moderne a perdu sa fonction intégrative en précarisant le salariat, le remplaçant au gré de la conjoncture économique. Depuis, on assiste à un renversement du rapport de force en faveur du patronat. Les formes traditionnelles de la résistance ouvrière sont mises à mal par les nouveaux modes de gestion où le contrôle social est omnipotent. En réaction au renforcement du contrôle patronal sont apparues de nouvelles manifestations d'insurrections ouvrières : Plus défensives qu'offensives, plus clandestines et surtout plus individuelles que collectives. Il reste aux salariés de la précarité, redoutant l'exclusion sociale, d'infimes espaces de liberté dont les moins résignés se saisissent. Ces zones, peu ou mal contrôlées par l'encadrement, représentent des outils de reconquête de l'estime de soi perdue dans ces établissements où les enjeux économiques prédominent sur le sort des hommes.