thesis

Le lecteur au XIXe siècle, d'Emma Bovary à Robert Greslou

Defense date:

Jan. 1, 2000

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Institution:

Paris 4

Disciplines:

Directors:

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Abstract FR:

Dans la seconde moitié du XIXe siècle, le livre s'impose : multiplication des titres, production de masse, meilleure distribution. Lire est pour beaucoup une pratique nouvelle. A l'aide des données que fournissent la sociologie et l'histoire de la lecture, cinq cas de lecteurs représentés dans les romans de l'époque sont analysés en détail. Emma Bovary refuse sa condition parce qu'elle veut vivre la vie d'amour et de luxe qu'elle a rencontrée dans les romans. Dans Bouvard et Pécuchet, Flaubert montre deux apprentis lecteurs qui se servent des livres scientifiques pour atteindre la vérité et s'aperçoivent que l'écrit ne recoupe pas le réel. Des Esseintes, le héros décrit par Huysmans dans A rebours, s'enferme avec ses livres préférés, puisque seul ce qui est écrit lui parait beau. Avec les Rougon-Macquart, on constate combien les romans se sont banalisés : les lecteurs - sauf Silvère Mouret dans la fortune des Rougon et Angélique Rougon dans le rêve - veulent désormais autre chose que du romanesque romantique. Dans le disciple, Paul Bourget montre que désormais ce sont les idées qui influencent les lecteurs: le jeune Robert Greslou applique les théories dangereuses qu'il a lues et en meurt. Pour ces lecteurs, les fictions arrivent à concurrencer le réel qui les entoure : ils sont victimes des livres. Ces cas exceptionnels forment un raccourci des effets de la lecture et de l'évolution de la littérature dans la deuxième partie du XIXe siècle.