thesis

Entre urbanité et communauté, la politisation de l'espace public urbain

Defense date:

Jan. 1, 2010

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Institution:

Paris 7

Disciplines:

Directors:

Abstract EN:

Coming back to the comparison between the riots which happened in French suburbs in 2005 and the popular rebellions in the Ancient Regime, that were characterised as political by default, as "proto", "infra", "supra" or "post-political", this thesis first emphasizes the exceptional character of these riots and their direct link with the grenade thrown onto the mosque of Clichy, which led them to be qualified as political. According to surveys observed through different ways of analysis (psychosociological, sociological, historical and anthropological) between 1999 and 2003 in four big popular areas in Parisian suburbs and an area in the centre of Paris, this major event in recent history takes its place with regard to the dilution of the "politique de la ville" in security public policies. As these policies and a policy of urbanity's production intermingle, they actually reflect an inclination to naturalize the "socio-urban" processes, following the re-discovery of the School of Chicago in France. Therefore, around the year 2000 new forms of political mobilization emerged in popular areas, as far as they introduced a community dimension in fragments, which was not assumed as such in the struggle of suburbs and immigration before. With an agency which wipes out the traces of synthesis from the "beur" movement and which has the islamic revival as support, they reflect a conflict of subjectivation in terms of opposition between immunity and community, that will take ail its place after the riots of 2005.

Abstract FR:

Revenant sur la comparaison qui a été souvent faite entre les émeutes de 2005 et les rébellions populaires d'Ancien régime, pour les caractériser comme politiques par défaut, comme « proto », « infra », « supra » ou « post-politique », cette thèse pointe d'abord le caractère exceptionnel de ces émeutes et leur lien direct avec l'épisode de la grenade lancée sur la mosquée de Clichy pour les qualifier de politiques. Au prisme de terrains explorés selon différentes démarches d'analyse (psychosociologique, sociologique, historique et anthropologique) entre les années 1999 et 2003 dans quatre grands quartiers populaires de l'Ile de France et un quartier ancien du centre de Paris, cet événement majeur de l'histoire récente prend toute sa mesure au regard de la dilution de la politique de la ville dans des politiques de sécurité. Parce que celles-ci se confondent avec une politique de production de l'urbanité, elles traduisent en effet une propension à naturaliser les processus « socio-urbains » suite à la « redécouverte » de l'Ecole de Chicago dans le champ des sciences sociales. Or, c'est autour des années 2000 qu'émergent des nouvelles formes de mobilisations politiques dans les quartiers populaires, en tant qu'elles introduisent de façon fragmentaire et subreptice une dimension communautaire qui n'était pas assumée comme telle dans les luttes des cités et de l'immigration auparavant. Avec un dispositif d'action collective qui efface les traces de synthèse du mouvement beur et qui a le renouveau islamique pour support, elles traduisent un conflit de subjectivation en termes d'opposition entre immunité et communauté qui prendra toute sa mesure après les émeutes de 2005.