L'émergence d'une scène publique de la culture : analyse sociologique de l'action culturelle de six villes du Sud-Ouest (1977-1990)
Institution:
Bordeaux 2Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
During the 80's, the municipal strain in culture progressed despite the fact that this development didn't appear no more as a social transformation mode. At this moment, the "success" of the cities in political organization goes on a par with a definition of action more expressive, artistic and less economic. So, did we access, with a generalized salaried condition and with the "de-centralization", to a local and cultural developments’ organization? The analysis of metropolitan outskirts and rural centers action points out that development is structured by a political and administrative regulation (territorial, decisional. . . ). This process suggest the rise of a culture's public scene, organizing values, standards, qualities, hierarchies, local devices. . . But paradoxically structured on a side by the state and, on the other side, by bureaucratic and political action types like the strategy, the competition, impersonal rules or procedures. The rise of middle class and of the salaried condition - triumph a great while contained but short in fact -, and of a split symbolic universe, explains this cultural infatuation and this public delegation but this incapacity to make of this question a guide of the action, autonomous, specific and local too. In the 90's the crisis of salaried condition confirms this process by raising up the growth of territorial state's interventions and a more "social" practice of the cultural phenomena.
Abstract FR:
Dans les années 1980, l'engagement culturel municipal continue de progresser alors qu'un tel développement est discrédité en tant que matrice de transformation sociale. À cette date, la "montée des villes" est face à une orientation d'action plus étroitement expressive, identitaire, patrimoniale, artistique. Aurait-on accédé, par l'intermédiaire d'une condition salariale généralisée et par la décentralisation, à une organisation proprement locale et proprement culturelle du développement ? L'analyse effectuée aussi bien en agglomération que dans les centres urbains des départements ruraux révèle que le développement des années 1980 est tributaire d'une régulation politico-administrative, territoriale, décisionnelle et statuaire, il en a résulté pour la première fois l'émergence d'une scène proprement publique de la culture, organisatrice des valeurs, des titres, des hiérarchies, des dispositifs. . . Mais structurée paradoxalement d'une part, par l'administration d'état et, d'autre part, par des modes d'action d'ordre bureaucratique et politique tels que la stratégie, la concurrence, la procédure, l'impersonnalité des règles. . . L'apogée de la classe moyenne et de la condition salariale - triomphe longtemps contenu mais de courte durée -, d'un univers polycentré et fragmenté, explique à la fois cet engouement culturel et la délégation publique de l'organisation, c'est-à-dire également l'incapacité de faire de cette question un guide d'action fondateur, autonome, spécifique et proprement local. La crise du salariat allait dans les années 1990 confirmer cette tendance en suscitant d'une part la croissance de l'intervention territoriale de l'état et des usages plus "sociaux" du phénomène culturel.