thesis

Maximes empiriques de l'activité économique : le marché des fruits et légumes en France (1936-2006)

Defense date:

Jan. 1, 2007

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Abstract EN:

This study addresses the history of the fruit and vegetable market in France and it raises both empirical and theoretical issues. In the first part I study the coupling of the professional actors of the market. Hence, the market is envisioned as a set of relations between heterogeneous social scenes. Referring to Weber's sociology of law, I approach these relations through the implementation of law, which are seen as references for action. The history of wholesale marketplaces and their institutions is given special attention. While retailers bet on the centralization of food supply and the economies of scales it provides, wholesale markets enact what I call an "economics of variability", based on the management of goods differentiation, the variety of supply and arbitrage. Different farming models correspond to the trade models. The French fruit and vegetable sector has not been drawn towards a single mass production model, but a plurality of farm and business models still remains. The second part is dedicated to product policy. I assume it follows a logic of its own which may trouble actors' ability to control the product. The main type of classification available on this market is the division among varieties which entails no hierarchy. This is why historically, the differentiation of fruits and vegetables mainly occurs through interpersonal networks rather than collective objective signals. The raise of food safety and environmental issues causes shifts classification to the production process and the environment. This situation makes the market modelling more complex, since arenas such as science or the pest control industry must now be integrated in the market.

Abstract FR:

Cette thèse se situe au croisement de la sociologie économique, de la sociologie du droit et de la sociologie rurale. Dans la première partie sont étudiés les acteurs du marché à partir des dispositifs de couplage qui les mettent en relation. Le marché est ainsi approché comme une chaîne d'interrelation entre acteurs situés sur des scènes sociales différenciées. Tandis que le circuit organisé autour des Marchés d'Intérêt National met en œuvre une véritable « économie de la variabilité » misant sur la réactivité, l'interconnaissance et la variété des produits, la grande distribution a tenté de mettre en place des circuits d'approvisionnement centralisés. La pluralité des circuits et leur enchevêtrement permet d'expliquer pourquoi et comment une relative pluralité des modèles productifs s'est maintenue jusqu'à aujourd'hui. La seconde partie est consacrée aux produits et modes de productions (c'est à dire aux façons de produire). Ceci appelle un examen de la politique des produits. Cette politique fait apparaître de nouveaux enjeux (innovations variétales, classification des produits,) et de nouveaux acteurs (obtenteurs, organismes de certification) et donc des tensions dans la capacité des acteurs du marché à maîtriser un produit. Les normes de qualité dans l'OCM fruits et légumes ainsi qu'à une époque l'innovation variétale visent à construire des commodities dépourvues d'attaches et permettant un fonctionnement marchand de la filière. Les raisons qui vont pousser les acteurs à essayer de réintroduire des processus et des attaches dans la qualification des produits sont analysées pour déboucher sur une analyse de la controverse actuelle autour des enjeux environnementaux.