thesis

Le travail des epreuves : dispositifs de production et formes de souffrance dans une entreprise industrielle

Defense date:

Jan. 1, 1997

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Institution:

Paris, EHESS

Disciplines:

Directors:

Abstract EN:

This thesis deals with forms of commitment and self realization in production processes, their historical transformations and the related pains. The first part, concerning a long-term approach, tackles with three sociological paradigms. Three socio-historical configurations appear concerning specific forms of pain at work: industrial alienation developed by karl marx ; rationalization and bureaucratic dehumanization in the post-war sociology ; isolation and insecurity due to uncontrolled commitment in recent sociological and psycho-dynamical approaches. The normative anthropological points of view supporting these paradigms are examined. The second part of the thesis, based on an ethnographic survey carried out in a belgian metallurgical enterprise, aims at identifying more precisely the recent changes of trials at work. The hypothesis affirms that present de-formalization of trials at work results in an enlargement of their consequences, and in a transformation of the personal dramatization. After a pattern of self-realization based on conventional norms interiorization, a new transactional pattern develops. The survey, mainly carried out in two workshops and with foremen, combines observations, interviews, and historical reconstruction. In conclusion, an uncertain and ambiguous de-formalization of industrial trials appears. It shows the risks of personal destabilization and collective splits caused by such an uncertainty. The biography of a technician who "sank into despair" at work eventually shows that new pains appear in a flexible organization, and that there is a lack of criticism in order to fight against them.

Abstract FR:

La these porte sur les formes d'engagement et d'accomplissement de soi dans les dispositifs de production, leurs mutations historiques et les souffrances qui leur sont associees. Dans sa premiere partie, consacree a une approche de long terme, trois paradigmes sociologiques sont abordes. Ils permettent de degager trois configurations sociohistoriques autour de formes specifiques de souffrances au travail : l'alienation industrielle chez marx ; le clivage taylorien et la deshumanisation bureaucratique dans les sociologies de l'apres-guerre ; l'isolement et l'insecurite d'une activite sans contenance fixe, dans differentes sociologies et psychodynamiques contemporaines. Les anthropologies normatives qui fondent ces paradigmes sont discutees. La seconde partie de la these cherche a comprendre plus precisement les mutations contemporaines des epreuves professionnelles, sur base d'une enquete ethnographique menee dans une grande entreprise belge du secteur metallurgique. L'hypothese examinee affirme que le deformalisation actuelle des epreuves professionnelles s'accompagne d'une extension de leurs effets et d'une transformation des modes de dramatisation : au modele de l'interiorisation conformiste des normes, succede un modele transactionnel d'accomplissement de soi. L'enquete, menee essentiellement dans deux ateliers d'usinage et aupres d'agents de l'encadrement intermediaire, combine observations, entretiens et reconstitutions historiques. Elle amene a conclure a une deformalisation incertaine et ambigue des epreuves industrielles. Elle montre les risques de destabilisation personnelle et les ruptures collectives que cette incertitude entraine. Le recit biographique d'un brigadier qui a "sombre" au travail indique en finale que si de nouvelles peines apparaissent dans l'organisation flexible, leur denonciation manque de prises et se trouve "en regime d'impuissance" faute de prendre appui sur les consequences des nouvelles epreuves professionnelles.