Le Front national et la révolution iranienne : élite moderne et contrôle du processus révolutionnaire
Institution:
Paris 10Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
Author tries to explain the outcome of the Iranian revolution of 79 using the following guide line: the concentration of political power and its application in Iran since the start of 20th. C. His analysis deals with the various groups of Iranian elites, the extent of their autonomy, the existing relationship between them and their political tendencies. He also endeavors to show, that from the beginning of this c. The traditional elite had lost almost all its influence to the advantage of the autocratic ruling body, without passing on its political role to a group of modern elite, but according to the wishes of the regime, were simply replaced by administrative elite, which had no roots of its own in the society. This metamorphosis reached its peak during the years that followed "land reform" (1962). The only unimpaired group, was the religious elite, whose powers and privileges had had suffered severe blows first by constitutional revolution and later by Reza Shah Pahlavi, but which had gathered considerable momentum after the fall of Reza Shah, without ever achieving the influence it once enjoyed. A power vacancy was created during 78-79 turmoils, as a result of Shah's constant retreat in front of the mounting protests. This situation was exploited by the only organized group, which in the absence of any political party, could act as one and fill up the gap, namely a bunch of fanatics led by Khomainy, who eventually imposed its hegemony on religious elites as well as the rest of the population. Author underlines the fact, that this movement was not due to any religious frustration, nor did it start owing to some sort of dynamism specific to chiism, but that the politicized Islam, that of Khomainy, strengthened as the contestations radicalized. According to the writer, this phenomenon was by no means determined in advance.
Abstract FR:
L'auteur de cette thèse essaye d'expliquer l'issue de la révolution iranienne de 1979, en suivant une ligne directrice qui est la concentration du pouvoir politique et le mode de son exercice depuis le début du 20eme siècle. L'analyse porte sur les élites, leur degré d’autonomie par rapport au pouvoir central, les rapports entre eux et leurs tendances politiques. L'auteur essaye de montrer comment depuis le début du 20eme siècle, les élites traditionnelles iraniennes ont perdu presque toute influence politique au profit d'un pouvoir central autocratique et modernisateur. En ce qui concerne leur rôle politique, ces groupes n'ont été relayés par aucune élite moderne qui devait en principe prendre leur place, car le pouvoir en place avait tendance à les remplacer par une élite administrative qui n'avait aucune base propre à soi dans la société iranienne. Ce processus a atteint son point culminant pendant les années qui ont suivi la réforme agraire (1962). L’élite religieuse a été la seule rescapée de ce laminage politique. Cette élite, qui avait subi de dures attaques contre ses pouvoirs et ses privilèges avec la révolution constitutionnelle et le règne de Reza Chah Pahlavi, se reconstitua et se renforça après la chute de ce dernier, sans toutefois obtenir une influence comparable au passe. Pendant les évènements des années 78 et 79, quand le chah recula régulièrement devant la montée du mouvement de la contestation au point de créer une vacance du pouvoir, la situation fut exploitée par le seul groupe organise qui put jouer le rôle d'un parti dans un milieu où il n'en existait point, et récupérer le pouvoir vacant. Le groupe de fanatiques, diriges par Khomeiny, réussit à imposer son hégémonie, tant à l’élite religieuse qu'au reste de la population. L'auteur souligne le fait que ce mouvement n'a pas été déclenché à cause d'une frustration religieuse, ni à cause d'un quelconque dynamise intérieur du chiisme; mais que l'islam politise, en l'occurrence celui de Khomeiny, a été mis en valeur