De l'insécurité et ses représentations
Institution:
Lille 1Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
The general organisation of the thesis aims at giving an account of several surveys on the local security policies and the security challenges, considered as revealing systems of social relationships in areas characterised by a high density of poor people. By relating the "victims" to those who are designated as responsible for insecurity - young people from the suburbs - the analysis tries to interpret the attitudes and behaviours which point out the weakening of the social relationships, as well as the forms of solidarity typical of the social world considered. The research work which is presented here, in an approach largely influenced by the interactionist tradition , and especially by Goffman, also show up the stigmatising effects of the attention drawn by the public authorities to the "dangerous suburbs". This thesis turns also a critical eye on a whole part of the French sociology which imports American notions from the opportunity and methodological individualism theories, to support what is akin to the coming back of the theories of exclusion. The third part is a contribution to a sociology of the public order professions. By reflecting about the careers and social identities, these surveys carry on with addressing a essential issue in the thesis : the tensions carried by the members of popular classes in their careers either in their downgrading processes or in their strategies of social advancement. Analysing the role of the ca reers in the systems of attitudes invalidates the view that behaviours are totally determined by the institutional situations of the agents.
Abstract FR:
L'organisation générale de la thèse vise à rendre compte de plusieurs enquêtes menées sur les politiques locales de sécurité et les enjeux sécuritaires, pris comme révélateurs des systèmes de relations sociales dans les "banlieues". Dans la mise en relation des "victimes" à ceux qui sont désignés comme les responsables de l'insécurité, les jeunes des cités, l'analyse tente d'interpréter les attitudes et les comportements révélant la fragilisation du lien social, mais aussi, les formes de solidarité spécifiques a l'univers social considéré. Les recherches ici présentées, dans une optique qui s'inspire beaucoup de la tradition interactionniste et, notamment de Goffman, dévoilent aussi les effets stigmatisants de l'attention portée par les pouvoirs publics aux "quartiers sensibles". La thèse comporte également une critique de toute une partie de la sociologie française qui importe des notions américaines tirées des théories de l'opportunité et de l'individualisme méthodologique, pour étayer ce qui s'apparente a un grand retour des théories de l'exclusion. La dernière partie explore le domaine de recherche par une contribution à une sociologie des professions de l'ordre public. En inscrivant la réflexion sur les carrières, les identités sociales, ces enquêtes poursuivent l'exploration d'une question centrale de la thèse : les tensions qui accompagnent les membres des classes populaires dans leurs itinéraires, que ce soit au cours de processus de déclassement ou dans le déroulement de stratégies promotionnelles. L'analyse de la place des itinéraires dans les systèmes d'attitudes invalide la notion d'agents dont les comportements seraient totalement déterminés par leurs positions institutionnelles.