Processus de ghettoïsation et mode de socialisation : les "jeunes de la cité"
Institution:
Paris 8Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
This work analyses the social organization (economic and cultural) built by the young people living in poor areas in reaction to the structural oppression which they undergo (exploitation, exclusion, stigmatization). This organization is characterized by a recurrent fight between community and micro-society, and by a “warrior capital”. The social cohesion created by this capital echoes “warrior” solidarity which contributes to the strategic, relational and political battle. The aim of this work is to show the double oppression these young people are subjected to. On the one hand, a structural “vertical” violence, which is a determining factor and on the other, the central theme of this work which is a “horizontal” violence (theft, physical and verbal aggression, threats) between the victims of the structural violence. This double oppression characterizes a ghettoization process marked by the following three stages : 1) structural oppression and social disorganization, 2) social hypertrophy of living environment and local organization, 3) aggravation of rivalries to gain control of the organization.
Abstract FR:
Ce travail analyse l'organisation sociale (économique et culturelle) construite par les " jeunes des cités " en réaction à l'oppression structurelle qu'ils subissent (exploitation, exclusion, stigmatisation). Cette organisation est caractérisée par une lutte tendancielle entre communauté et micro-société, ainsi que par un capital qualifié de " guerrier ". La cohésion sociale créée par ce capital renvoie aux solidarités " guerrières ", qui éclairent une lutte stratégique, relationnelle, politique. Il s'agit ici de montrer la double oppression que subissent les jeunes concernés, avec d'un côté une violence structurelle, " verticale ", déterminante, et d'autre part une violence " horizontale " (vol, agression physique et verbale, menaces), centrale dans ce travail, s'exerçant entre les victimes de la violence structurelle et du fait même de cette dernière. Ceci serait caractéristique d'un processus de ghettoïsation marqué par le triptyque temporel suivant : 1) oppression structurelle et désorganisation sociale ; 2) hypertrophie sociale de l'espace résidentiel et organisation locale ; 3) exacerbation des rivalités pour le contrôle de cette organisation.