Le théâtre des tensions : les intermittents du spectacle dans l'action collective
Institution:
Bordeaux 2Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
The growing number of cultural professions and the developing of new jobs seemingly testify that this economic sector is expanding, while it really is going through a crisis. Indeed, for twenty years, it is the population we call “intermittents du spectacle” (self-employed actors and technicians) who benefited from this economic development. In 1990, they were 40 000. Today, they represent more than 100 000 people. Based on the idea of the socio-economic and professional heterogeneity of this population, this research tries to seize this group’s dynamic through different angles such as work experience, collective action and personal engagement. In fact, for more than twenty years, every reconsideration of the specific compensation system, granted to the “intermittents du spectacle”, generated strong mobilizations. For that matter, this system stands as an individual and collective base in the centre of their professional identity. Therefore, the welfare state has a direct impact on the structuring of the professional group itself. Analyzing it gives us a glimpse of how social practices can re-appropriate laws giving them a specific meaning. Work and employment, personal risk’s and independence, defensive and reflexive strategies, state protection and individual liberty, personal experiences and collective actions: the “intermittents du spectacle” social conflict deeply questions society and the group itself, while the institutional regulation modes are breaking up on the level of the social welfare system purposes as well as on the level of its political representation.
Abstract FR:
La croissance des effectifs des professions culturelles, accompagnée du développement de "nouveaux" métiers, attestent de la vitalité d’un secteur pourtant en crise. En effet, depuis vingt ans, cette croissance de l’emploi a surtout profité à une population que l’on nomme les "intermittents du spectacle". Près de 40 000 en 1990, ils sont aujourd’hui plus de 100 000. En partant de l’hétérogénéité socio-économique et professionnelle de cette population, ce travail de recherche tente de saisir la dynamique d’un groupe professionnel à travers le prisme de l’expérience de travail, de l’action collective et de l’engagement individuel. En effet, depuis plus de vingt ans, chaque remise en cause du régime d’indemnisation spécifique, octroyé aux intermittents du spectacle, engendre de fortes mobilisations. Et pour cause, ce dernier agit comme un support individuel et collectif au cœur de leur identité professionnelle. L’État-providence a donc un impact direct sur la structuration de ce groupe professionnel dont l’analyse laisse entrevoir combien les pratiques sociales se sont réappropriées les règlements juridiques pour en donner une signification particulière. Travail et emploi, risque individuel et espace d’autonomie, stratégies défensives et réflexives, protection de l’État et liberté individuelle, expériences individuelles et actions collectives : le conflit social des intermittents du spectacle interroge profondément la société et le groupe lui-même, face à la décomposition des modes de régulation institutionnels tant du point de vue des finalités du système de protection sociale que du point de vue de la représentation politique.