Les représentations du risque
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Paris, Institut d'études politiquesDisciplines:
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Cette thèse vise à montrer comment les individus, confrontes à une menace, s'en saisissent et l'interprètent, d'une part pour lui donner du sens dans l'univers culturel qui est le leur, d'autre part pour orienter leur comportement afin de rester en vie. Ce travail de représentation est donc soumis aux impératifs de la vie en société, mais également à une forte contrainte de réalité ou d'actualité, selon les cas. La spécificité des représentations du risque réside dans la tension qui résulte de la confrontation entre ces contraintes, et qui se concrétise par la mise en oeuvre de mécanismes de dénégation du risque. La compréhension des représentations individuelles du risque passe par un examen attentif de ces mécanismes, ce qui implique notamment que ces représentations ne soient pas réduites à l'expression d'une rationalité probabiliste, ni à des spécificités culturelles : cette rationalité et ces spécificités coexistent, mais sont agencées de façon cohérente par les individus, qui produisent un discours convainquant, et s'appuient sur de « bonnes raisons » (au sens de la rationalité cognitive). Cet examen conduit à préférer la notion de représentation sociale, et donc à abandonner l'expression trop répandue de perception des risques. Sur le plan empirique, ce choix conduit à mettre en doute la pertinence des « indicateurs barométriques » utilisés par les enquêtes usuelles consacrés à la perception des risques. Ce travail s'achève par trois études de cas, qui visent à valider, amender et compléter ces hypothèses. Elles sont respectivement consacrées aux réactions des consommateurs lors de la crise de la vache folle, aux comportements sexuels des jeunes et à leurs attitudes et opinions à l'égard du sida, enfin à la conduite automobile et aux accidents de la route.