L'identité bretonne
Institution:
BrestDisciplines:
Directors:
Abstract EN:
Every collective identity is a social representation full of emotion : it is not a concrete reality that would not vary in space and time. In this regard, the breton identity is no exception. It is made of mental images, often very old, that portray symbolic struggles. Although these struggles often changed, they always kept a political dimension, in the broad sense of the term. If the figure of the wild breton - reversed image of the civilized French - is so deeply rooted in the minds, it is because of the influence of the school and the family, powerful institutions of socialization. In a few decades, the valuation of breton identity changed a lot. Scorned at first, it became claimed, and now prized. However, the Breton society today keeps alive the marks of recent history; thus remains a negative identity, especially amongst women, farmers and inhabitants of lower britanny. Moreover, the symbolic inversion didn't always give its expected results or didn't finish to bear its fruits. Regarding the connection between financial and cultural circles, maybe will it become fecund, but it is still now at its beginning. The bretons are not particularly introverted. What we call their + strong identity ; results, on the contrary, of a permanent creation, widely open to foreign influences. Not very sensitive to the charm of autonomism, the bretons however feel deeply attached to their peculiarity. And what they say today about the french state calls more to mind a marriage of convenience than a love match. At last, very likely because of vague recollections of catholicism and of their culture of resistance, they manage to preserve - in spite of problems of modern life - a relatively peaceful way of life.
Abstract FR:
Toute identité collective est une représentation sociale chargée de beaucoup d'eémotion, et non pas une réalité concrète invariable dans l'espace et dans le temps. L'identité bretonne ne fait pas exception. Les matériaux dont elle est constituée, images mentales d'origine parfois très ancienne, ont toujours été et sont encore à présent un objet de luttes symboliques dont l'enjeu varie selon les époques mais relève toujours de la politique, au sens large du terme. Et si la figure du breton sauvage, qui forme en quelque sorte l'envers de la représentation du français civilisé, est profondément ancrée dans les esprits, cela s'explique par l'action de ces puissantes institutions de socialisation que sont la famille et l'école. En quelques décennies, l'appréciation de l'identité bretonne a beaucoup changé. D'abord déconsiderée, elle a ensuite été revendiquée avant de devenir prisée. Cependant, la société bretonne actuelle garde vivantes les traces de cette histoire récente. Ainsi, l'identité négative n'a pas totalement disparu ; des stigmates honteux subsistent chez une minorité de bretons surtout féminine, agricole, et basse-bretonne. De plus, le renversement symbolique n'a pas toujours donné les résultats escomptés, ou n'a pas terminé de porter ses fruits. Quant au rapprochement entre les milieux économiques et culturels, s'il paraît susceptible d'être fécond, il n'en est encore qu'à ses prémices. Les bretons ne sont pas particulièrement fermés sur eux-mêmes. Ce que l'on appelle leur forte identité résulte au contraire d'une création permanente largement ouverte aux influences extérieures. Peu sensibles aux charmes de l'autonomisme, ils n'en sont pas moins très profondément attachés à leur singularité. Et les propos qu'ils tiennent aujourd'hui à l'égard de l'état français évoquent davantage un mariage de raison que de l'amour. Enfin, grâce, vraisemblablement, à des réminiscences de catholicisme et à leur culture de résistance, ils parviennent à conserver, malgré les difficultés contemporaines, un mode de vie relativement paisible.