La construction de l'identité sociale des sans-domicile-fixe dans la france contemporaine
Institution:
Paris 10Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
Homelessness is a topical, political and media subject in France. People usually want to know: "how have homeless people come to that ?"; but this is a moralizing question, as if individuals are to blame for the failure. I would like to change the point of view, and to introduce this question instead: "which social mechanisms can explain the life situation of homelessness ?". To sum up this thesis, i could say that homelessness, and then transformation into tramp or bum, are not individual but social phenomena. I study the category. In the past, social identity depended on this norm: having employment. By contrast, now, homelessness is mainly defined by this norm : having home. When somebody enter this category, it functions too as a label. I try to demonstrate that this label is simplistic. I try to solve two problems: how people enter the category, and why so much people enter today ? I analyse social and economic mechanisms (especially on the "social housing market"). Then, thanks to my fieldwork. I analyse the consequences in everyday life of lack of address, and of lack of roof. I make the assumption that lonely homeless people are finally induced to enter a group of bums.
Abstract FR:
A propos des individus sans-domicile-fixe, le sens commun demande : "comment en sont-ils arrives la ?". Ainsi posée, la question revêt une pointe de commisération, et un début d'accusation. Aussi nous proposons de faire glisser le point de vue vers une autre formulation, qui pourrait être: "comment expliquer ce qu'ils sont aujourd'hui ?". Plus encore, nous aimerions lui substituer une autre interrogation : "par quels mécanismes sociaux peut-on rendre compte du phénomène sans-domicile-fixe. Nous voulons démontrer, nous dirons que l'errance, puis la clochardisation, ne constituent pas un phénomène individuel mais un phénomène social. Notre démarche est construite autour de la notion d'identité sociale. La démonstration se situe à plusieurs niveaux, des représentations sociales dont l'interactionnisme symbolique a montré l'importance, aux facteurs sociaux au sens ou l'entendent les positivistes. A partir de l'étude de la genèse de la catégorie "s. D. F. ", nous montrons l'émergence d'une "norme logement" dans la société française des années 1980 et 1990, et l'autonomie relative de l'étiquette accolée à la catégorie, par rapport à la réalité. Les limites de l'approche individualisante et psychologisante sont mises en évidence à travers l'analyse des facteurs macro-sociaux du "problème" et l'étude des conséquences de la catégorisation dans la vie quotidienne des personnes concernées. La clochardisation pourrait constituer l'aboutissement logique d'un entonnoir socialement constitue.