Le travail et l'évolution de sa valeur dans les cultures judéo-chrétienne et arabo-musulmane : une étude exploratoire de l'Antiquité jusqu'à nos jours
Institution:
Paris 10Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
Nowadays work is a scare value. But did this value exist in Christian, Hebraic and Muslim-Arabic cultures ? As far as the sixteenth century the Christian west despised work and money because of different inheritances, Greek and Roman, which stigmatized dependent and profitable activities no conformable to free man. But Hebraic study valorized a manual work, commerce and profit. Islam, which as far as fifteenth century, legimized and encouraged business activity and scientific knowledge, followed the same logic. After this period, an Arabic civilisation was decaded because it was threatened by the crusades, the Mongols and by internal dissent. In Christian western a new interpretation of Luther and Calvin valorized work and business activity. This protestant ethic favoured rational organization which offered modern man the possibility of effective control over nature and society, freed him from the anxities of an unpredictable world and released him from the domination of magical and religious force, sufficient condition for rational capitalism. In this capitalism, work became a merchandise subject to lax of supply and demand : the emergent proletariat led to the origin of subordinate labour which became a favourite model in western countries. But an unemployement upsets this model which was introduced in Arabic world. At independence many Arabic countries imitated western liberal economy, but labour law is not sufficient facing the problem of underground work.
Abstract FR:
Aujourd'hui le travail est une valeur rare et recherchée. Or cette valeur a-t-elle existé dans les cultures chrétienne, hébrai͏̈que et arabo-musulmane ? Jusqu'au XVIe siècle l'Occident chrétien a méprisé le travail et l'argent, mépris issu de différents héritages, grecs et romains, qui stigmatisent les activités attachées à la nécessité, condition contraire de l'homme libre. Toutefois, l'enseignement hébrai͏̈que valorise le travail manuel, le commerce et le profit. L'islam s'inscrit dans cette logique en encourageant les activités lucratives et la quête du savoir jusqu'au XVe siècle. A la fin de cette période et jusqu'au XVIIIe siècle le déclin de la civilisation arabe est au rendez-vous. Au même moment une interprétation positive du travail éclôt en Occident. La découverte des textes grecs et arabes permettent un bouleversement intellectuel profond conduisant à une remise en question de l'interprétation des écrits religieux ; une nouvelle éthique valorise le travail, l'argent et les richesses grâce aux réformateurs qui jettent les premières pierres de la logique capitaliste. Au XIXe siècle le libéralisme triomphe : la liberté d'entreprendre et l'égalité juridique des droits ; le travail devient travail-marchandise : la maissance du prolétariat conduit à l'émergence du travail salarié s'étendant à toutes les activités à la fin du XXe siècle. Or le chômage bouleverse le travail subordonné. La colonisation européenne introduit dans les sociétés arabes cette représentation renversant le travail traditionnel organisé en corporation. Le monde arabe indépendant hérite de ce modèle qui demeure inachevée à cause du travail souterrain.