Privatisation des services urbains et desserte des quartiers défavorisés : une responsabilité sociale en partage : le cas des services d'eau et d'assainissement, d'électricité et de télécommunications dans les quartiers 'carenciados' de l'agglomération de Buenos Aires (Argentine) de 1991 à 2004
Institution:
Université de Marne-la-ValléeDisciplines:
Directors:
Abstract EN:
This thesis confronts the notion of "privatization" with that of "universal urban services" by questioning the concept of "corporate social responsibility" It investigates the management practices of water, electricity and telecommunications operators in the greater Buenos Aires with respect to a "new" category of customers: those who live in shantytowns, lower-income neighbourhoods or housing projects, grouped in this research under the heading of carenciados neighbourhoods. The basic urban services were an integral part of the large privatization programme implemented under the pressure of international financial institutions in the early 1990s and, as such, make a particularly relevant vehicle for the critical analysis of the social efficiency of public utility companies run according to market principles. Through an analysis of the companies' discourses and practices, this thesis explores their motivation for implementing development programs, developing the required professionalization processes and building specific skills for the teams in charge of the projects. It also proposes an analysis of the evolutions of the tripartite relation "carenciados neighbourhoods - private companies - local authorities" and, more widely, of patterns of cooperation between the various players in the field. In offering a rereading of Jacques Girin's "organizational arrangements" theory, this thesis provides a novel analysis of the sectorial discrepancies in the responses of Argentinean companies to the "Social Responsibility" mandates set forth by the large corporations: Suez, EDF and France Télécom
Abstract FR:
Ce travail de thèse s’intéresse à la confrontation des notions de « privatisation » et de « desserte universelle en services urbains » par la mise en question du concept de « responsabilité sociale d’entreprise ». Il interroge les pratiques gestionnaires des opérateurs d’eau, d’électricité et de télécommunications de l’agglomération de Buenos Aires à l’égard d’une « nouvelle » catégorie de clients : les habitants des bidonvilles, des quartiers précaires et des grands ensembles, désignés dans cette recherche sous l’expression générique de quartiers carenciados. Les services urbains essentiels ont été partie intégrante d’un vaste programme de privatisations mis en place sous la pression des institutions financières internationales au début des années 1990 et constituent, à ce titre, un vecteur particulièrement pertinent pour l’analyse critique de l’efficacité sociale d’entreprises de services publics fonctionnant selon une logique de marché. Ce travail explore, à travers l’analyse des discours et des pratiques des entreprises, leur motivation à mettre en place des programmes de développement, les processus de « professionnalisation » à l’œuvre et la construction de compétences spécifiques des équipes en charge des projets. Il propose également une analyse des évolutions des relations du triptyque « quartiers carenciados – entreprises privées – pouvoirs publics locaux » et, plus largement, des phénomènes de coopération existant entre les différents acteurs du champ. En proposant une relecture de la théorie des « agencements organisationnels » de Jacques Girin, cette thèse offre une analyse singulière des divergences sectorielles constatées dans les réponses que les entreprises argentines ont formulé aux mandats de « Responsabilité Sociale » énoncés par les grands groupes : Suez, EDF et France Télécom