thesis

Genre, violences et peur : un autre regard sur les politiques publiques et le sentiment d'insécurité

Defense date:

Jan. 1, 2005

Edit

Disciplines:

Directors:

Abstract EN:

The examination of policies against violence in France shows a division of competence between policies to prevent “violence against women” and “security” policies. The former are centered on the “private” realm – i. E. Domestic violence of which mainly women are victims. The latter concentrate on safety in public places – and are mostly meant to confront young male delinquency. This dichotomy seems to reflect without any critic the usual private/female – public/male relation. Furthermore, it tends to marginalize the question of women’s battering (as a women’s issue) and obscures the way violence experienced by women in public places interferes with their mobility. Indeed, when in public places, most women feel unsafe. Women either set for themselves, yielding to a virtual curfew, or take elusive actions. Such strategies make clear that their freedom of movement and autonomy are restrained.

Abstract FR:

Lorsqu’on observe les politiques publiques contre les violences en France, on relève une division des compétences entre les politiques « contre les violences faites aux femmes » et celles dites « de sécurité ». Les premières s’attaquent à un problème qui relève de l’espace privé – les violences domestiques, dont les victimes sont le plus souvent des femmes. Les secondes visent à assurer la sécurité dans l’espace public et se veulent neutres du point de vue du genre. Or, cette dichotomie semble reproduire, sans la remettre en question, l’assimilation de l’espace public aux hommes et de l’espace privé aux femmes. Non seulement elle marginalise la question des femmes victimes de violences domestiques (en en faisant une affaire de femmes), mais elle occulte les expériences que les femmes font des violences dans les espaces publics et leurs conséquences en termes de mobilité. De fait, un grand nombre de femmes disent avoir peur de déambuler dans les espaces publics après une certaine heure. Elles adoptent soit des tactiques d’exclusion, obéissant à un couvre-feu virtuel, soit des tactiques d’évitement. De telles pratiques suggèrent que, sans être des lieux purement et simplement interdits, les espaces publics restent d’un accès retreint pour les femmes.