thesis

Filles au risque de l'adolescence : une anthropologie de la souffrance au féminin

Defense date:

Jan. 1, 2005

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Abstract EN:

Social sciences seem to have forgotten adolescence that suffers, and to be mostly concerned with violent adolescence – noisy and showy, especially in public space. Girls, and their silent pain to live, compelled to restraint their bodies through behavioral roles and codes interiorized from prime youth, are neglected by sociological studies of " youth in crisis ". However, behind their beauty outlook, adolescent girls are many that scarify their skins, get usually drunk, are drug-addicted, and even experience violence, or break out, or have babies, and even attempt suicide. How can contemporary adolescent girls at the same time comply with slogans that advocate that their bodies be icons of hedonism and sexual freedom, and with a day-to-day society that requires that they behave like beginning of the century virgins ? At the least wrong-doing, stigma of " bitch " fall upon them, and they must, then, in the privacy of their bedroom or bathroom, practise intimate rites of purification, to avoid sinking in madness or death. Our study attemps to spot adolescent girls' forms of " resilience ", and to describe their anthropological structures.

Abstract FR:

L'adolescence en souffrance est une grande oubliée des recherches en sciences sociales au profit de l'adolescence en violence, tapageuse, spectaculaire, et surtout visible dans l'espace public. Contraintes à la retenue du corps à travers les rôles et codes de conduites sociaux qu'elles ont intériorisées dès la petite enfance, les filles et leur silencieuse douleur de vivre sont négligées dans le traitement sociologique des problématiques liées à une certaine " jeunesse en crise ". Et pourtant, derrière leur masque de beauté, les adolescentes sont nombreuses à se scarifier la peau, à vomir leur désarroi, à s'adonner à des ivresses répétitives, à consommer des drogues, lorsqu'elles ne signent pas publiquement leur manque à être par l'expérience de la violence, de la fugue, de la maternité adolescente, de la tentative de suicide. Emblème social du bien-être des sociétés individualistes, l'adolescence féminine reste une étape de vie éminemment risquée et aux lendemains incertains. Comment l'adolescente des sociétés contemporaines occidentales s'accommode-t-elle des attentes contradictoires d'une société des slogans qui exalte son corps comme icône de l'hédonisme et de la liberté sexuelle et d'une société pratique, celle de la vie ordinaire, qui attend d'elle qu'elle honore les vertus de la jeune pucelle du début du siècle? Au moindre écart de conduite, s'abat sur la fille le stigmate de garce ou de salope souillant son sentiment d'être. Alors, dans le secret et l'intimité d'une chambre ou d'une salle de bain, la fille s'éprouvant impure, là où le garçon s'estime impuissant, s'agrippe à son corps en le soumettant à des rites intimes de purification de soi pour conjurer ses souffrances et s'éviter de sombrer dans la folie ou la mort. Après avoir repérer les formes féminines de résiliences adolescentes, notre étude tente de saisir les " anthropo-logiques " qui les structurent.