The culture of knowledge : constructing "expertise" in legal debate on marriage and kinship for same-sex couples in France and the United States
Institution:
Paris, EHESSDisciplines:
Directors:
Abstract EN:
This dissertation asks how and why american and french decision-makers—and those striving to persuade them-use specific kinds of "experts" and "expertise" when debating if same-sex couples should have the right (or not) to marry and found families. To answer these questions, I analyze archival, interview, and ethnographic data to study "expertise"—conceived broadly—in media, legislative, and judicial debates on the U. S. State, U. S. Federal, french, and european levels from 1990 to 2013. I find that, despite addressing the same issues, decision-makers draw on divergent categories of "experts" mobilizing types of knowledge that follow systematic cross-national patterns. For instance, french institutions hear professors and intellectuals who discuss gay family rights in the abstract while U. S. Institutions hear ordinary citizens whose lived experiences ground academic testimony. Furthermore, some "expertise", such as economics in the U. S. Or psychoanalysis in France, is pervasive in one context but absent in the other. I argue that nationally specific patterns in "expertise" are due to embedded institutional logics, legal structures, and knowledge production fields that impact how information is produced, made available, and rendered legitimate nationally and historically.
Abstract FR:
Comment et pourquoi les décideurs, en France et aux États-Unis, mobilisent-ils différentes formes de « savoir » lors des débats législatifs et judiciaires sur la reconnaissance des couples homosexuels et de l'homoparentalité ? qui sont les « experts » qui présentent ce savoir, pourquoi interviennent-ils dans les débats, et que pensent-t-ils de leurs rôles ? Pour répondre a ces questions, cette thèse utilise cinq types de données se concentrant sur les débats publics entre 1990 et 2013 : 1) 14 000 pages d'archives législatives et judicaires ; 3) 2 335 articles parus dans Le Monde et the New York Times ; 4) l'observation participante de congrès et colloques scientifiques et publiques ; 5) 72 entretiens avec des individus auditionnés par des tribunaux et assemblées législatives ainsi qu'avec des élus et avocats ayant fait appel à eux. Définissant « l'expertise » de façon inductive comme la parole de toute personne interrogée par les institutions décisionnelles, ce travail analyse le savoir véhicule non seulement par des professionnels et universitaires mais aussi des religieux, des militants, et des citoyens ordinaires. On observe que certains savoirs, comme l'économie aux États-Unis et la psychanalyse en France, sont présents dans un contexte, mais absents dans l'autre. De plus, certains types d'experts utilisent des savoirs différents selon le pays. Par exemple, les représentants religieux américains font appel aux textes sacrés alors qu'en France ils mobilisent les sciences sociales. On peut attribuer ces différences aux conditions nationales de la production du savoir ainsi qu'aux logiques institutionnelles qui favorisent des experts ayant des savoirs spécifiques.