thesis

« Le droit d’exister ». Étude sur l’engagement anti-confessionnalisme dans le Liban d’après-guerre

Defense date:

June 21, 2019

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Institution:

Paris, EHESS

Disciplines:

Directors:

Abstract EN:

The confessional model is often deemed as the only viable system of governance in Lebanon, despite its many drawbacks. This empirical study seeks to question its possible transformation from below, through an in-depth investigation of the anti-sectarian wave of mobilizations in post-war Lebanon. It traces the development of these protests that have been overlooked for a long time and investigates their capacity to change. To examine these youth-led grassroots efforts operating outside the realm of conventional politics, this study draws on several qualitative methods (narrative and semi-structured interviews, a participant observation and a sociological intervention) and adopts a participatory approach that relies on the activists’ self-analysis of their action. This study sheds the light on a “movement in movement” structured around democratic aspirations. It reveals how the activists advocate for a model of secularism based on recognition, driven by the desire to exist as subjects endowed with universal rights. It shows that religious and cultural diversity are not per se a source of conflict and reveals how anti-sectarian activists open breaches in the sectarian system and pave the way towards a more democratic state, despite the massive challenges they are confronted to.

Abstract FR:

Si le système confessionnel semble s’imposer en dépit de ses déficiences, comme l’unique modèle viable de gouvernance au Liban, est-il pour autant indépassable ? Pour interroger de manière empirique la transformation potentielle d’un système qui perdure depuis l’établissement du Grand-Liban, cette étude est consacrée à l’engagement anti-confessionnalisme dans le Liban d’après-guerre. Elle retrace le développement de luttes longtemps invisibilisées et largement discréditées, puis interroge leur potentiel transformatif. Pour examiner des luttes menées à l’écart des partis politiques par de jeunes activistes qui aspirent à faire de la politique autrement, l’enquête s’est basée sur différentes méthodes qualitatives (des entretiens biographiques et semi-directifs, une observation participante et un moment d’intervention sociologique) et a privilégié une approche participative qui invite les militants et les militantes à porter un regard réflexif sur leur engagement. L’analyse met en lumière des luttes en mouvement qui se renouvellent en permanence mais se structurent autour des mêmes aspirations démocratiques. Elle montre comment les différents acteurs engagés dans la lutte contre le système confessionnel revendiquent une laïcité de reconnaissance, animés par un même désir d’exister comme sujets porteurs de droits universels. Démontrant que la pluralité confessionnelle ne constitue pas en soi une source de conflits, cette étude révèle comment les activistes anti-confessionnalisme contribuent à déconfessionnaliser le système par le bas et à redonner en dépit des grands défis auxquels ils sont confrontés, un nouveau souffle à la démocratie libanaise.