thesis

Les relations entre les Conseils Régionaux du Culte Musulman et les Collectivités territoriales : analyse de l’organisation locale du culte musulman et de son rapport au politique

Defense date:

Jan. 1, 2014

Edit

Institution:

Paris, EHESS

Disciplines:

Authors:

Abstract EN:

''Islam has its place at the table of the Republic". This quote used by Jean Pierre Chevènement, French Home Secretary of the Jospin government fit into a general debate over the position of Islam and more particularly of local Islam in the French society. The issue of the place of Islam in France and of its daily expression on a local scale has become a recurring problem and some events such as the Toulouse shootings, involving Mohamed Merah, made the "political Islamism" ghost reappear. We have to to go beyond passion in order to understand local Islam in France through the regional Muslim Councils that are supposed to be preferred representatives of public authorities. The goal is to understand the complexity of Islam in France. That is the reason why it was considered interesting to dedicate this research to this issue with the experience of a citizen observing Islam in France. Islam in France as topic was too large to discuss and treat. We were interested in a topic that take root in Islam, in its temporal and institutional aspects. The polemic that the representation of Islam provoked was a push to know more, especially in the city of Avignon. We would like to understand the impact and dimension of the symbolic value of such an institutionalization of Islam. A historic meeting between Islam and Republic seems to happen right before our eyes. It is important to say that most of researches barely treated die organization of the Muslim religion on a local scale. The main objective is to measure in quantitative and qualitative terms the practical action of the French Council of Muslim Faith (CFCM), taking into account its primary missions related to the representation and protection of the Muslim faith. This research also has as an objective to comprehend in a better way the relationship between regional Muslim Councils and local elected representatives. It is particularly interesting to note that for ten years, Islam as a social fact invited itself on cities agendas in the form of files dealing with mosque, Muslim cemetery areas, head scarfs, or more recently halal meals in public schools. All of which are among issues that elected representatives have to deal with and they are not always prepared or legally armed to resolve them. Do the elected Muslim interlocutors have a real representativeness next to the elected members of local authorities (mayors, local council presidents. . . ) or are they just another interlocutor that emphasizes the heterogeneity of j the local Islamic landscape? The lack of hierarchy and the diversity of schools of thought have made it hard for Islam to structure itself and to gain acknowledgement. The nature of the Muslim community, divided and split up is an obstacle to the organization and recognition of Islam by the institutions. As some are demanding for a readjustment of the December 9th 1905 Act, dealing with the separation of State and religions, this study is intended to enlighten with a new outlook the interaction between religious communities and local authorities in a lay State context and in a widely secularized society. This thesis is a contribution to define the real connection between Islam in non Muslim country such as France and secularism felt and used by local elected representatives. It is a way to address citizenship and to address the failure by the Republic to recognize some as full-fledged citizens.

Abstract FR:

« L'islam a sa place à la table de la République». Cette expression reprise par Jean Pierre Chevènement ministre de l'Intérieur du gouvernement Jospin s'inscrit dans un débat général sur la place de l'islam et plus particulièrement de l'islam local dans la société française. La question de la place de l'islam en France et de ses manifestations au niveau local au quotidien est devenue récurrent ces dernières années et certains événements tels que « l'affaire Merah » ont fait réapparaître le spectre de « l'islamisme politique ». Nous voudrions dépasser la passion afin de comprendre l'islam local en France à travers les CRCM (en toutes lettres) qui sont censés être les interlocuteurs des pouvoirs publics. L'objectif est de comprendre la complexité de l'islam en France. C'est la raison pour laquelle nous avons estimé intéressant d'y consacra- notre étude avec le regard d'un citoyen qui vit l'islam de France. Le sujet de l'islam en France était trop vaste pour être traité. Nous n'avons pas eu cette prétention. Nous nous sommes intéressés à un sujet qui prend ses racines dans l'islam, à son aspect temporel et institutionnel. La polémique que la représentation de l'islam a suscitée, noms a poussés à en savoir plus et plus particulièrement à Avignon. Nous voulons comprendre la portée et la dimension de la création d'une institution représentative du culte musulman en France. Nous avons pris la mesure de la valeur symbolique d'une telle institutionnalisation de l'islam. Une rencontre historique qui semble se jouer sous nos yeux, celle de l'islam et de la République. Il est important de noter que la plupart des travaux n'ont toutefois fait qu'effleurer le volet local de l'organisation du culte musulman en France. Notre objectif principal vise à mesurer quantitativement et qualitativement l’action concrète du CFCM (en toutes lettres) au regard de ses missions premières liées à la représentation et lit défense du culte musulman. Notre recherche se fixe aussi pour objectif de mieux appréhender la réalité des rapports pouvant exister entre les CRCM et les élus locaux. Il est particulièrement intéressant de relever que depuis une dizaine d'années, l'islam en tant que fait social s'est invité dans l'agenda municipal de nombreuses communes sous la forme de dossiers de mosquées en attente de règlement ou de carrés musulmans dans les cimetières, sans oublier les questions de foulards dans les écoles publiques ou la question plus récente de demandes de repas halal dans la restauration scolaire. Autant de dossiers auxquels les élus sont directement confrontés et pas toujours préparés ni armés juridiquement pour y apporter des réponses efficaces. Les interlocuteurs musulmans élus par leurs pairs jouissent ils auprès des élus des différentes collectivités territoriales (maires, présidents de conseils généraux, présidents de conseils régionaux) d'une réelle représentativité ou ne sont-ils qu'un interlocuteur de plus qui accentue l'hétérogénéité du paysage islamique local. L'absence de clergé et la diversité des écoles de pensée font que l'islam a du mal à se structurer et à être reconnu. La nature de la communauté musulmane, divisée et éclatée, est un obstacle à l'organisation et à la reconnaissance de l'islam par les institutions. À l'heure où plusieurs voix réclament un réaménagement de la loi du 9 décembre 1905 portant séparation des cultes et de l'Etat, cette étude vise à éclairer d'un regard neuf l’interaction entre les collectivités religieuses et les collectivités locales dans le contexte d'un Etat laïque et dans une société largement sécularisée. Celle thèse est une contribution à mieux cerner la réalité des rapports entre l'islam tel qu'il est vécu en France dans un pays non musulman et la laïcité telle qu'elle est perçue et pratiquée par les élus locaux. Elle permet enfin d'aborder la citoyenneté et « la non reconnaissance de ces enfants » par la République qui tarde à les considérer comme des citoyens à part entière.