thesis

Travail, genre et engagement dans les SEL : réflexions sur l'autonomie de l'individu à partir d'une variante de l'économie solidaire

Defense date:

Jan. 1, 2007

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Abstract EN:

"Local exchange system"(in French, "Systèmes d'échange locaux": SEL) are a variant of social economy concerned with the question of personal autonomy, tackled from three different angles: work, gender and militant commitment. Each of these three approaches allows to question and break down the post-modern rhetoric of emancipation that underlies the theories of "the end of work", and "the end of militants" or the assumption that "new" forms of commitment are emerging. After an introductory section which presents, among other things, the historical background of SEL, the first part of the thesis throws light on the fact that work remains an institution and that it contributes to "socializing" people. In this first part is examined the weight of "out-of-work activities" in the movement that is remodelling work in its current forms. The second part assesses the impact of the injunctions made by social economy on the people concerned, in the fields both of social protection and gender relations. The processes of decollectivization and of work-sharing between sexes are at the core of the analysis. The third part evinces the fact that militant commitment, far from being free from social determination, is built socially - today as it was yesterday- beyond the weight of personal choices. The point is made particularly clear in the study of the position of women, who play the main part in animating SEL: gender relations shape the social movement and give it its meaning. This work is grounded on an ethnographic-type field investigation conducted over several years, and complemented by a quantitative research on SEL, ten years after they started.

Abstract FR:

A partir de l'étude d'une des variantes de l'économie solidaire, les Systèmes d'échanges locaux (SEL), cette thèse porte sur la question de l'autonomie de l'individu, abordée sous trois angles : le travail, le genre et l'engagement militant. Chacune de ces entrées permet d'interroger et de déconstruire la rhétorique postmoderne de l'émancipation qui sous-tend les théories de la « fin du travail » et de la « fin des militants », ou encore le postulat de l'avènement de « nouvelles » formes d'engagement. Après une section introductive qui fait le point, entre autres, sur l'ancrage historique des SEL, la première partie de la thèse met en évidence que le travail reste une institution et qu'il contribue à « faire société ». Y est examiné le poids du « hors-travail » dans le mouvement de recomposition du travail sous ses formes actuelles. La seconde partie évalue l'impact des injonctions de l'économie solidaire, à la fois pour les individus concernés, du point de vue de la protection sociale et des rapports sociaux de sexe. Les procès de décollectivisation et de division sexuelle du travail sont au cœur de l'analyse. La troisième partie donne à voir que l'engagement militant, loin d'être affranchi des déterminants sociaux, est construit socialement, aujourd'hui comme hier - par delà le poids des choix individuels. C'est ce que montre en particulier l'étude de la place des femmes qui jouent un rôle central dans l'animation des SEL : les rapports sociaux de sexe structurent le mouvement social et lui donnent un sens. Ce travail s'appuie sur une enquête de terrain de type ethnographique de plusieurs années, complétée par une enquête quantitative relative au SEL, dix ans après leur naissance.