thesis

La prison dans la tête : la surveillance électronique des condamnés à domicile

Defense date:

Jan. 1, 2012

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Institution:

Nice

Disciplines:

Directors:

Abstract EN:

What's the fate of penal sanction when digital imprisonment (digital capture of the monitored persons) is replacing physical imprisonment (the prisoner's cell's walls vanish)? This issue is addressed through on an ethnographic survey (interviews, observations, transcribing phone discussions between remote surveillants and other institutions) held at the remote surveillance center of Les Baumettes in Marseille, with convicts holding electronic bracelets, and Conseillers d'Insertion et de Probation (social inclusion advisers). Two assumptions will be defended. The first assumes that the releasing of the “imprisoned body” is permitted by rationalizing and normalizing space and time, remotely. The penalty is "exfiltrated" from the jail through the digital tracking which exhibits the intimate sphere to the digital surveillance agents. Distance keeping with the convict's body requires monitoring and controlling his time schedule. This process is considered within its political context, with an anthropological drift restoring the "dangerous man" archetype. The second direction refers to inserting, in penal sanction, a technological apparatus which we call “one-eyed expert”. The technological uncertainty brings a normative uncertainty, which in turn triggers, on one hand, arbitrary penal sanctions, and, on the other hand, reduces the critical capacity of the monitored persons. Following this study, we develop four sociological topics: the penalty lightening, the production of the justice' subject, the dichotomy between formal sanction and diffuse sanction, the object and possibility of social critics about the use of digital technologies. "

Abstract FR:

Que devient la sanction pénale quand la notion d'enfermement numérique se substitue progressivement à celle d'enfermement physique? Cette interrogation se fonde sur une enquête ethnographique menée au pôle de surveillance électronique des Baumettes, auprès de condamnés porteurs de bracelet électronique et de conseillers d'insertion et de probation. Deux pistes principales de recherche sont explorées. La première considère que l'abandon du « corps enfermé » est rendu possiblepar une rationalisation et une normalisation de l'espace et du temps, à distance. La peine sort de la prison grâce à la trace numérique qui rend visible la sphère intime aux agents de surveillance électronique. La mise à distance du corps physique du surveillé rend nécessaire la mesure et la maîtrise de son emploi du temps. Ce phénomène est appréhendé dans son contexte politique, au sein duquel s'est opéré un déplacement anthropologique qui exhume à nouveau le profil de l'homme dangereux. La seconde piste propose d'examiner l'insertion, dans le processus de sanction pénale, d'un dispositif technologique qualifié d'expert-borgne. On considère que l'incertitude technologique produit une incertitude normative qui favorise, d'une part, l'arbitraire de la sanction pénale et qui restreint, d'autre part, les possibilités critiques des individus surveillés. A l'issue de cette étude, notre analyse s'ouvre sur quatre thèmes sociologiques : l'adoucissement du châtiment, la production du sujet de justice, la dichotomie entre sanction formelle et sanction diffuse, l'objet et la possibilité de critique sociale dans un contexte d'usage d'une technologie numérique.