thesis

Conférer le titre, enseigner la profession, transmettre l’identité. Les formations d’ingénieurs au prisme de leurs enseignements socio-économiques : perspectives croisées Belgique-France

Defense date:

Jan. 17, 2020

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Institution:

Paris, EHESS

Disciplines:

Directors:

Abstract EN:

The study of the evolution of engineers’ teaching program since the beginning of the XXth century shows a steady increase of « socio-économiques » teaching, which seems to be fundamental today on the curricula. This evolution is the product of a mobilisation, during the last century, from differents social groups which proposed their idea about this teaching in the training of engineers : meaning conferred on this training varied, on the other hand, authoritarian "necessity" of « introducing one » seemed of a remarkable constancy, although dressed in the character of the permanent novelty. The last century was quite particularly conducive has the establishment of such a debate, reinterpreting and overcoming the boundaries of the only Humanities present from the very beginning within these institutions. These various visions hide a conflict about the definition of the “good” engineers, their practices and their knowledges, which are particulary visible trought the lens of international comparison, between Belgium and France. One the one hand, the french project ceaselessly renewed to train the total engineer, the “cadre”, to whom the technical legitimacy would give a social position which it would be necessary to justify by news knowledge. On the second hand, the centrality of sciences and technicals knowledges on the engineers profession in Belgium. The sociological approach proposed here, attempts to put in prospect this reading grid with a topicality which sees the engineers training questioned again about this point, to make study on curricula’ determination a study on social production of professional group.

Abstract FR:

L'étude des programmes de formation des ingénieurs depuis le début du XXème siècle fait apparaître que la part consacrée aux enseignements « socio-économiques » progresse régulièrement, jusqu’à endosser aujourd’hui un rôle central dans ces institutions, quoique a priori périphérique. Cette évolution résulte notamment de la mobilisation, au cours du siècle dernier, de différents groupes d’intérêts qui ont proposé leur interprétation de ce que devait être ces enseignements dans la formation du praticien : alors que le sens conféré à cette formation a pu varier au cours du temps, le constat de sa « nécessité » et son « manque » semblent d'une remarquable constance, bien que revêtu du cachet de la nouveauté permanente. Le siècle dernier a été tout particulièrement propice à l'établissement d'un tel débat, réinterprétant et s'affranchissant des limites des seules Humanités présentes parfois dès l'origine au sein des institutions d’enseignement. Derrière ces prises de position, s’affrontent des conceptions divergentes du « bon ingénieur », de ses savoirs et de ses pratiques, qui apparaissent d’autant plus nettement à la lumière de la confrontation entre deux situations nationales, ici la Belgique et la France. Au projet français sans cesse renouvelé de former l'ingénieur « cadre », à qui la légitimité technique donnerait une position sociale qu'il faudrait justifier par la maîtrise de nouvelles connaissances, s’oppose la centralité de l’expertise scientifico-technique dans le groupe des ingénieurs belges. L'approche sociologique proposée ici tente de mettre en perspective l’évolution de ces enseignements, alors que l’actualité voit les formations d'ingénieurs questionnées de nouveau sur ce point, en l’insérant dans l’évolution des systèmes d’enseignement supérieur et des professions, faisant de l’étude de l’élaboration des programmes une étude de la production sociale d’un groupe professionnel.