La débrouille au quotidien : comment l'absence des bons «papiers» influence la vie
Institution:
Paris, EHESSDisciplines:
Directors:
Abstract EN:
Because borders have become multiform, moving becomes, during ail steps of migration, increasingly difficult risky and costly. The installation of migrants in a territory, which is of particular interest to me here, has become considerably complicated by the création of status: on one side, there are long-time nationals and on the other side there are undocumented people. Hence, borders are "tailor-made" and it is no longer enough to arrive in a country to "be there". As a resuit, undocumented people are obliged, to achieve their settlement, to arrange themselves with a life without a résidence permit, hindered and rhythmically determined by the administration. A life that is increasingly invaded in its entirety by "papers". Thèse individuals lead their existence in an urban public space that is becoming more and more secured, and where "jittery elastic spaces", dangerous spaces which they are obliged to fréquent, proliferate even into the private sphère. For this reason, to settle down, they create "gossip spaces" where information circulâtes, where original ways of being and skills are invented. Finally, by participating in "grass-roots globalization" and by creating "informal social protection", which is necessary to live without access to social protection among the protected, they succeed in attaining some spatial mobility and Connecting themselves to the processes of globalization. However, life as an undocumented person leaves its mark and impacts states of health, minds, plans for the future, and the way these individuals see the world.
Abstract FR:
Du fait que les frontières sont devenues multiformes, se déplacer spatialement devient, tout au long du processus de la migration de plus en plus difficile, risquée et coûteuse. En l'occurrence, l'installation s'est considérablement compliquée notamment à travers les statuts : d'un côté, il y a des nationaux de longue date et de l'autre côté il y a des personnes sans papiers. Désormais, les frontières se « taillent sur mesure » et il ne suffit plus d'arriver dans un pays pour y « être ». En conséquence, les personnes sans papiers sont obligées pour réussir à s'installer de s'arranger avec une vie sans titre de séjour, entravée et rythmée par l'administration. Une vie qui est de fil en aiguille envahie dans sa totalité par les « papiers ». Elles doivent mener leur existence dans un espace urbain public toujours plus sécurisé où les « espaces à élasticité angoissante », des espaces dangereux qu'elles sont obligées de fréquenter, prolifèrent jusque dans la sphère privée. En conséquence, pour s'installer elles créent des « espaces de bavardage » où circulent des informations, où s'inventent des manières d'être, des savoir-faire originaux. C'est ainsi qu'elles parviennent aussi, en s'inscrivant dans une « mondialisation par le ras du sol » et en créant une « protection sociale informelle », nécessaire pour vivre sans accès à une protection sociale parmi les protégés, à accéder à une mobilité spatiale et à se connecter au processus de la mondialisation. Toutefois, la vie en tant que personnes sans papiers laisse des traces et a des impacts sur leur état de santé, d'esprit, leurs projets d'avenir, et sur leur manière de voir le monde.