Une ethnographie de la folie à Yaoundé : la rue, le politique et la clinique
Institution:
Paris, EHESSDisciplines:
Directors:
Abstract EN:
This work explores the ethnography of madness in Yaoundé. It takes the perspective of phenomenological sociology. More simply, it describes mediations, terms and operativity of madness. It tries to exhume and describe "practice intelligibility" of acts and speech produced by "members", at different levels, about madness. We chose to work on this issue by articulating three main points, all interrelated namely: "street", the clinical and the politics. Firstly, the inquiry' describes scenes, especially in the public space, which represent some of manifestations of madness. This concerns specially the practices of denudation, sexual abuses on/and between people suffering from mental illness (involving sometimes occult economies) and body performances on a degrading and obscene mode. Secondly, the inquiry de scribes discourses that exemplify the different ways of knowing madness by "members" (Garfinkel) in a configuration that includes people and institutional political actors. Are also described and analyzed how actors are facing to the biomedical model, not only in resisting it, or in adopting it, but in resorting, in a complex configuration, to the local knowledges which represent the dominant model in society and which are based on the knowledges of ethnomedecines and all kinds of religious therapies against a State whose the taking care of mental health problems based largely on politicies of enmity and indifference …
Abstract FR:
Ce travail propose une ethnographie de la folie à Yaoundé dont la perspective est celle d'une sociologie phénoménologique. Plus simplement, il décrit les médiations, les modalités et l'opérativité de la réalité sociale qu'est la folie; il essaye de débusquer et de rendre compte de « l'intelligibilité pratique» des actes et des discours produits par les acteurs, à différents niveaux, au sujet de ce phénomène. L'entrée se fait à partir d'une articulation de trois principaux points, tous intimement liés à savoir: la «rue », la clinique et le politique. Ils suggèrent non seulement les scènes, notamment dans l'espace public, où se manifeste le phénomène de la folie par exemple par des pratiques de dénudation, d'exposition corporelle sur des modes obscènes et dégradants, de copulation publique et de viols (notamment en lien avec les économies occultes. . . ), mais aussi les discours qui se saisissent de ce dernier et exemplifient les différents modes de connaissance des « membres », dans une large configuration qui intègre à la fois cette catégorie qu'on désigne, pour des besoins de commodité, « l'homme de la rue », et les acteurs politiques institutionnels. Sont également décrites et analysées quelques-unes des formes de prises en charge de la folie. De même, n'est pas en reste la façon dont les acteurs sont confrontés au modèle biomédical en vigueur, non seulement en lui résistant, ou en s'en accommodant, mais aussi en faisant, dans une configuration complexe où les connaissances locales semblent emporter la mise, recours aux ethnomédecines et à toutes sortes de thérapies religieuses face à un Etat dont le mode de saisie des problèmes de santé mentale repose en très grande partie sur des politiques d'inimitié et d'indifférence. . .