thesis

Radicalisation de l'action collective et jeunesse populaire : construction du politique et résistances au Chili

Defense date:

Jan. 1, 2015

Edit

Institution:

Paris, EHESS

Disciplines:

Directors:

Abstract EN:

This thesis takes as its object the process of political radicalization observed in young people from the working-class areas of Santiago de Chile. In order to understand this process, we have conducted an ethnographic field survey into the diverse practices of the political developed by subjects who are participants in direct action collectives. The field survey took place mostly during the period of student mobilization in 2011 and 2012, the most significant protest since the fall of the dictatorship in 1989. Based on the politicization of young people's experience, and through the interpretation of life histories, observations, and archive research, this study seeks to understand the motives underpinning radical involvement in which acts of political violence hold a central place an essential role. Organized in three parts, this study first investigates the role of history and memory as source of political radicalization within working-class groups. In a second time, a history of present tim< analyzed through an ethnography of protest events and of violence in situation sheds light oi the importance of the emotional aspects of protests and on the new practices of the politico (occupations of sites, direct democracy, counter-cultural practices, etc. ) in forms of radicc involvement founded on an autonomist vision of society. This thesis defends in a final part th' idea that individual experiences of the political have shifted towards community spaces. Thi creation of political, artistic and social collectives enables young people to recreate new kinds o normativity and forms of resistance, which are in turn taken up by other working-class actors.

Abstract FR:

Cette thèse analyse le processus de radicalisation politique chez les jeunes issus des quartiers populaires à Santiago du Chili, à partir d'une enquête ethnographique de diverses pratiques du politique mises en œuvre par des individus actifs au sein de collectifs d'action directe. L'enquête se déroule principalement durant la période de mobilisation étudiante de 2011 et 2012, qui constitue l'événement contestataire le plus important depuis la fin de la Dictature en 1989. Fondée sur la politisation de l'expérience de jeunes, cette étude cherche à comprendre, à travers l'interprétation de récits de vie, l'observation et le travail d'archivé, les motifs d'un engagement radical dans lequel les actions de violence politique prennent une place essentielle. Ce travail est composé de trois parties. La première interroge le rôle de l'histoire et de la mémoire en tant que sources d'une radicalisation politique de groupes populaires. Dans un second temps, le travail sur l'histoire du temps présent mené à travers une ethnographie d'événements contestataires et de violences en situation permet de comprendre l'importance des aspects émotionnels et de nouvelles pratiques du politique (occupation de lieux, démocrate directe, pratiques de contre culture, etc. ) dans un engagement radical fondé sur une idéé autonomiste de la société. Cette thèse défend enfin l'idée d'un déplacement d'expérience individuelles du politique vers l'espace communautaire : l'instauration de collectifs politiques artistiques et sociaux permet aux jeunes militants de construire de nouvelles normativités et de nouvelles formes de résistance, intégrées ensuite par d'autres acteurs populaires.