La place de la nouvelle élite politique française élue d'origine maghrébine au sein des institutions représentatives : une minorité en quête de la voie élective, entre la percée locale et le blocage national
Institution:
Paris, EHESSDisciplines:
Directors:
Abstract EN:
In spite of party supported candidacies, rarely autonomous ones, in the elections, the French elite from the Maghreb does not reach success within the framework of the uninominal system. We find no mayors of average or big cities, no presidents of departements or even regions, no MPs of Maghreb origin and Moslem confession. The purpose of this study is to analyze the mechanisms wich prevent the promotion of this elite, the most striking being at the national level, more precisely at the chambre des députés. The results confirm the absence of a real political will of the party leaders. This stems from the survival of attitudes and prejudices, particularly of ethno-confessional order, in the mind of influential personalities both from the right and the left. It is necessary to add that within the electorate, there are persistent and somehow latent discriminatory and racist conceptions deriving from the remembrance of the Algerian War with its psychological sides and biases concerning the presence of the Moslem religion. Prevailing cultural and/or political ideologies as well as the European values insist on diversity. But we are in front of a situation of blockage wich is complex and paradoxical. As for women coming from minorities, some have been appointed to govemment for complex strategic reasons. Although France is multiethnic, the current Chamber does not reflect the multicultural image of society. The effective representation of ethnic minorities stays a major challenge for the French Republic.
Abstract FR:
En dépit de candidatures récurrentes, l'élite franco-maghrébine n'obtient pas de succès électoral dans le cadre du scrutin uninomal. Ainsi, on ne trouve aucun maire de moyenne ou grande commune, ou président de département ou même de région, et surtout aucun(e) député(e) d'origine maghrébine de confession musulmane au sein de la société française. Cette étude a pour but d'analyser les mécanismes de blocage qui empêchent la promotion de cette élite, le plus marquant se trouvant au niveau national, plus précisément au sein de l'Assemblée nationale. Les résultats témoignent de l'absence d'une vraie volonté politique cohérente et transparente des responsables des partis. Cette absence semble liée à des attitudes et préjugés particulièrement d'ordre ethno-confessionnel des responsables influents des partis de gauche comme de droite. Il faut ajouter à cela qu'une partie de l'électorat à des conceptions discriminatoires et racistes latentes persistantes, par un processus de transfert des mémoires influencé par les séquelles psychologiques de la guerre d'Algérie et par des perceptions liées la religion musulmane. La diversité culturelle/politique, valeur européenne, connait un certain engouement et tous les responsables des partis politiques français en font l'apologie. Nous sommes devant une situation de blocage à la fois complexe et paradoxale. Quant aux femmes, celles issues de minorités nommées au gouvernement obéissent à une stratégie complexe. Bien que la France soit pluriethnique, l'Assemblée nationale ne reflète pas l'image multiculturelle réelle de la société. La représentativité des minorités ethniques reste un enjeu majeur pour la République.