thesis

Survivre en contexte minoritaire : une étude sociologique des résistances des Grecs d'Istanbul (Rûms polites) au lendemain des émeutes de la nuit du 6 au 7 septembre 1955, Istanbul

Defense date:

Jan. 1, 2016

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Institution:

Paris, EHESS

Disciplines:

Directors:

Abstract EN:

The survival strategies constructed by the Greek community of Istanbul after the 6/7 September riots in 1955 are the subject of this PhD. Affects and representations of this episode of the past constitute the practices elaborated by the actors to achieve a common target: the preservation of their singularity and their cosmopolitan history rooted in Istanbul. The riots of September 1955 reflect the conflict between the primary identity - as envisaged by the members who see themselves as the founders of Istanbul - and the official denomination which tends to reify the different social groups. At the heart of this study, an ethnographical fieldwork led in Istanbul, Athens and Thessaloniki highlights the silent and hidden mobilization of the members remaining in Istanbul who have elaborated strategies of adjustment following logics of avoidance, bypass, danger anticipation and self-control after the events. By their sides, a generation of actors who had discreetly left after this night event, had tried to free themselves from the minority status by creating elsewhere spaces of emancipation or preservation of their identity criminalised in Turkey and marginalised or even disregarded in Greece where some of them had migrated. This thesis presents several facets linked to the experience of this traumatising event that gave birth to a large diversity of life stories and memories, revealing the repertoires at different scales which allowed to maintain in Istanbul or reinvent in other areas the singularity of this community.

Abstract FR:

Les stratégies de survie déployées par les Grecs d'Istanbul au lendemain des émeutes du 6 au 7 septembre 1955, représentent l'objet de cette thèse de doctorat. Affects et représentations de cet épisode du passé viennent construire les pratiques mises en place par les acteurs pour atteindre un objectif commun, celui de la préservation de leur singularité et de leur histoire cosmopolite ancrée à Istanbul. Les émeutes de septembre 1951 sont révélatrices du conflit qui oppose l'identité première, telle qu'elle est envisagée par les membres qui se considèrent comme les fondateurs d'Istanbul, à la dénomination officielle qui tend à réifier les différents groupes sociaux impliqués. Au cœur de cette étude, une enquête ethnographique menée à Istanbul, Athènes et Thessalonique met en en lumière la mobilisation silencieuse et souterraine des membres restés à Istanbul qui, à la suite de cette nuit, ont élaboré des stratégies d'accommodation suivant des logiques d'évitement, de contournement d'anticipation du danger et d'auto-contrôle. À leurs côtés, une génération d'acteurs partis en toute discrétion à la suite de cet événement, ont cherché à s'affranchir du statut de minoritaire en créant ailleurs qu'à Istanbul des espaces d'émancipation ou de préservation de leur identité criminalisée en Turquie, ignorée sinon méprisée en Grèce, pays vers lequel une partie d'entre eux ont migré. Cette monographie présente les facettes liées à l'expérience de cet épisode traumatique donnant naissance à des productions de récits de vie, de mémoires et expose les répertoires à différentes échelles pour maintenir à Istanbul ou réinventer la singularité de cette communauté, dans d'autres espaces.