Grandir à Belsunce : les catégories ordinaires de l'expérience enfantine dans un quartier de Marseille
Institution:
Paris, EHESSDisciplines:
Directors:
Abstract EN:
This thesis is a contribution to child socio-anthropology. The subjects were children aged from 9 to 12, mostly children of immigrants, growing up in Belsunce, a working-class neighbourhood in the centre of Marseille. The aim of this thesis is to use children's everyday experiences to reconstruct their perceptions of the social world in a context of globalisation. In a number of children’s ordinary activities, one can see local patterns interact with large-scale realities. While performing these activities the children elaborate and construct ways of categorising the world, form groups that belong and construct the 'other'. Analysing this identity construction in children shows that children make the world explicit using referents to which they attach importance (ethnicity, religion) , while other referents are less important, even though they make a big difference to the child s experience (age, gender). These ordinary categories of activity also result in specific types of relation to the self The children of Belsunce think of themselves as subject through socially-constructed categories, which borrow both from locally available definitions (teacher’s pet, “hooligan”) and from globalised semantic and normative groupings (“illegal” ). Finally, the study shows how children experience being members of certain public institutions, and gives their point of view on the causes of social suffering
Abstract FR:
Cette thèse est une contribution à la socio-anthropologie de l'enfance. Elle porte sur des enfants âgés de 9 à 12 ans, fils et filles de migrants pour la plupart, grandissant à Belsunce, quartier populaire du centre ville de Marseille. Le but de cette thèse est, en partant de l'expérience quotidienne des enfants, de reconstituer leurs perceptions du monde social dans le contexte de la mondialisation. Ainsi, les enfants mettent en œuvre un ensemble de pratiques ordinaires où s'entrecroisent sociabilités locales et réalités à grande échelle. Ce faisant, ils élaborent et manipulent des formes de catégorisation du monde, créent des appartenances et construisent de l'altérité. L'analyse de ces processus de construction Identitaire enfantine montre que les enfants explicitent le monde à travers un certain nombre de référents qu'ils dotent de pertinence (appartenances ethnique, religieuse), tandis que d'autres sont faiblement revendiqués alors même qu'ils structurent fortement leur expérience (identité d'âge et de genre). Ces catégories ordinaires de l'expérience construisent par ailleurs des formes de rapport à soi spécifiques. Les enfants de Belsunce se pensent en tant que sujet à travers des catégories socialement construites, qui empruntent à la fois aux définitions de soi localement disponibles (le «bon élève », le « voyou ») et à des ensembles sémantiques et normatifs mondialisés (le «c1ando »). Cette étude montre enfin comment les enfants vivent leur inscription dans un certain nombre d'institution publiques et permet de comprendre, ce qui, de leur point de vue, provoque des formes de souffrance sociale