thesis

Du clandestin au citoyen européen : quand les immigrés portugais font figure de travailleurs (France, 1962-2012)

Defense date:

Jan. 1, 2013

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Institution:

Paris, EHESS

Disciplines:

Directors:

Abstract EN:

This research critically examines the processes of categorization within Portuguese population, since it' massive arrival to France during the 1960s. It therefore distinguishes itself from the classical theory migration integration. A double perspective enables the exploration of the relative permanence Portuguese immigration image in France throughout half century. On the one hand, diachronic perspective punctuated by the entrance of Portugal into the European Union to 1986 and on the other hand, a synchronic one taking into account the current social frames. This is done through the analysis the institutional and political discourses in addition to biographic accounts of immigrants collecte through sixty-five interviews. In order to materialize the sociological objectivation processes, the research borrows the notion "focal length" from Optical System. Furthermore to better identify mechanisms of memory construction a short film was created as a heuristic method. The intersection varied textual and visual sociological tools illustrates the way to which attributed socially construe positive characteristics have produced a form of social closure for this population. Focusing on aspect related to social stratification, the analysis distances itself from cultural approaches, rising awareness t the heterogeneity of this population. This heterogeneity has resulted in either internalization or refusal of the imputed image. Numerous factors among which; gender, migrant cohort and socio-profession position, influence such social behavior. It is shown that these opposing behaviors are reinforced by the intertwined current immigrant social position and the migration process that produces such position.

Abstract FR:

En marge de la théorie classique de l'intégration des migrants, cette thèse interroge les processus de catégorisation de la population portugaise depuis son arrivée massive dans les années 1960. Une double perspective diachronique (rythmée notamment par l'entrée du Portugal dans l'Union européenne en 1986) et synchronique (tenant compte des cadres sociaux du présent permet d'explorer sur un demi-siècle la relative permanence des images de l'immigration portugaise en France, aussi bien à travers les discours institutionnels et politiques que les récits biographiques des immigrés recueillis dans soixante-cinq entretiens. Dans cette étude, la notion de « distance focale », empruntée à l'étude des systèmes optiques matérialise le processus d'objectivation sociologique. De plus, la réalisation d'un film, considérée comme une méthode heuristique, permet de mieux cerner les mécanismes de construction de la mémoire. La confrontation de ce matériau textuel et visuel varié éclaire la façon dont, en France, l'attribution à cette population de caractéristiques socialement valorisées a produit une forme de fermeture sociale. Parce qu'elle se départit de la focale culturelle pour se centrer sur les enjeux liés à la stratification sociale, l'analyse redonne à penser l'hétérogénéité d'une population qui légitime autant les figures imputées qu'elle s'en préserve, en fonction d'une série de variables, parmi lesquelles le sexe, la cohorte migratoire et la position socioprofessionnelle. Cette double orientation se nourrit également de la rencontre qui existe entre la position sociale occupée par l’immigré et le contexte migratoire dans lequel celle-ci s’est crée.