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«En avant ! » Sociologie de l’action militaire et de l’anticipation du combat : un régiment d’infanterie en route pour l’Afghanistan

Defense date:

Jan. 1, 2014

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Institution:

Paris, EHESS

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Authors:

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Abstract EN:

Since the military draft adjournment, the army is no longer an institution which only occupies youth males during a few months. French Army's focus is now on the production of a specific good: "combat capacity" used around the world in the name of French State. The Army is the administrator of this military means (both their organization and their application), as well as the responsible institution of the maintaining and the transmission of military techniques to these "professional" soldiers. What is the work of a soldier in an infantry regiment? What being trained here and now for elsewhere and after means concretely? Crossing sociology of work and praxeology, this thesis sheds light on these questions and explores through ethnography the military job of infantrymen a few months before their departure to Afghanistan. The successive inquiries of (1) the conditions of production of military sociology, (2) the organizing frames of soldiers' work and everyday life, (3) the soldiers' instrumentation by the embodiment of the military techniques, and (4) the different methods used to anticipate the combat, enable to unveil the conditions of possibility of military combat and the dispositive which weave this particular collective action : the administration of the most radical means of fighting in the name of a state. A maneuverable troupe is forged by this institution, an orchestrate collective with adjusted gestures and acts.

Abstract FR:

Depuis la suspension du service national, l'armée n'est plus seulement le lieu d'encadrement systématique de la majorité d'une classe d'âge masculine. Elle se concentre désormais entièrement sur la production d'un bien particulier : des « capacités de combat » employées à travers le monde au nom de l'État français. Elle est l'administratrice des moyens militaires (à la fois de leur organisation et de leur mise en œuvre), ainsi que la responsable de l'entretien et de la transmission des techniques du combat aux soldats « professionnels ». En quoi consiste le travail de ces soldats dans un régiment d'infanterie ? Que signifie concrètement s'entraîner ici et maintenant pour ailleurs et après ? À la croisée d'une sociologie du travail et d'une sociologie de l'action, cette thèse apporte des éclairages sur ces questions et explore l'institution militaire par le biais d'une ethnographie du travail quotidien de fantassins durant les quelques mois qui précédèrent leur déploiement en Afghanistan. L'investigation successive (1) des conditions de production de la sociologie militaire, (2) des cadres organisateurs du travail et de la vie quotidienne des soldats, (3) de l’instrumentation des soldats par l'inculcation par corps et par cœur des techniques militaires, et (4) des modes d'anticipation du combat, permet de lever le voile sur les conditions de possibilité du combat militaire et sur les dispositifs qui trament cette action collective particulière : celle d'administrer les moyens les plus radicaux du combat au nom de l'État. Il s'y forge une troupe manœuvrable, un collectif orchestré aux gestes et aux actes réglés.