« Moi, je voulais juste une famille » : Étude clinique et psychopathologique des auteurs de violences intrafamiliales récidivistes en Polynésie française
Institution:
Paris 13Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
This research deals with the psychological functions of domestic violence recidivists inFrench Polynesia.Twenty-one persons detained because of violent actions committed in the family circle,divided in two groups: First time offenders and recidivists, were evaluated thanks to tools andprocesses inherent to psychoanalytic psychopathology (projective tests) and actuarial tools(re-offending risk assessment scale).The objective is to clarify the psychic reasoning driving the recidivists of domestic violence,to examine their behavior regarding the Law to bring out psychic vulnerabilities that couldpotentially lead to the recurrence of violent actions. In other words, recurrence factors that arelinked to the intrasubjective and intersubjective movements governing them.The results show elements illustrating a transgenerational and cultural transmission, operatedthrough traumatic events, leading to fragilized genealogical and cultural envelopes. Theseenvelopes then cannot hold their support function in the identity structure of the subject.These meta-settings are then defective. Perpetrators of domestic violence do not havemetasocial or metacultural points of reference, which causes an identity crisis and amentalization defect. Violence arises then as a defensive mean that exteriorizes what isattacking the subject’s psyche. Looking for a return to homeostasis, the mentalization defectengages the subjects on a repetitive path
Abstract FR:
Cette recherche porte sur le fonctionnement psychique des auteurs de violences intrafamiliales récidivistes en Polynésie française. Vingt-et-une personnes incarcérées pour des actes de violences délictuelles commis dans la sphère familiale réparties en deux sous groupes: récidivistes et non récidivistes, ont été reçues et évaluées à l’aide d’une méthodologie et d’outils propres à la psychopathologie psychanalytique (épreuves projectives) et d’outils actuariels (échelle d’évaluation du risque de récidive). L’objectif étant de dégager les logiques psychiques à l’oeuvre chez les auteurs de violences intrafamiliales récidivistes, d’interroger les défaillances de leur rapport à la Loi et donc de dégager des points de vulnérabilité psychique pouvant concourir à la répétition d’acte délictuel violent, autrement dit, des facteurs de risques de récidive violente en lien avec les mouvements intrasubjectifs et intersubjectifs qui organisent leurs modes de fonctionnement. Les résultats obtenus mettent en évidence des éléments témoignant d’une transmission transgénérationnelle et culturelle vécue de manière traumatique, fragilisant ainsi les enveloppes généalogiques et culturelles qui n’assurent plus leur fonction de soutien et de contenant dans la structuration identitaire du sujet. Ces métacadres sont alors défaillants. Les auteurs de violences intrafamiliales ne disposent plus de garants métasociaux et métaculturels, les repères identificatoires soutenus par les contrats narcissiques intra-groupaux et intraculturels sont inconsistants, ce qui provoque une souffrance identitaire et un défaut de mentalisation. L’agir violent intervient alors dans une visée défensive comme un moyen d’extérioriser ce qui a fait effraction et qui déborde la psyché des sujets. A la recherche d’un retour à une homéostasie, le défaut de mentalisation engage les sujets sur la voie de la répétition