Une approche théorico-clinique de l'Enracinement : Déclinaisons des espaces, de la créativité et du contemporain
Institution:
Université Côte d'AzurDisciplines:
Directors:
Abstract EN:
The aim of this thesis is to test de rootedness – terminology originaly advenced in the philosophical field by Simone Weil –, by giving it clinical resonance and metapsycholocal intelligibility. Over the course of our research as our praxis, the dimension of rootedness, as well as its counterpart to uprootedness, seems to touch as closely as possible on the subject’s clinical and social bond, with the various variations the are its own ? Consequently, in what way the rootedness, this concept developed in the first place by a philosophical epistemology which is external of us, can it clarify our place of psychologist and our fram of reference.The news of the social link will not be without exposing the subject to new forms of uprootedness (exile, unemployement, identity crisis, social disintegration, burn-out…). The speeches of some of our patients bear witness to this, as well as the appearance of new symptomatic and lived manifestations of suffering. Beyong the facts of the contemporary world, the subjective experience deployed through the story of each (patient, writer, artist, psychoalalyst, sociologist…) give to understand the singular way in which the subject composes with the mark of uprooted. The bad encounter with the real would suggest a psychic uproutedness, time during which the subject is « speechless » in front of what cannot be represented. The question arises the treatment of the uprootedness of the subject as a social a being and of langage, and of spaces of rootedness that could last, be mobilized, created…Along the way, we will consider the rootedness through the prism of a dialectical conceptualization (and not a cleavage) rootedness/uprootedness. This dialectic will be experienced in the therapeutic area, as well as in a contemporary reading of the social bond, its’ movements and embodiments. The space dimension will enlighten our purpose and will be understood as psychic, therapeutic, social, cultural, artistic, literary spaces… All these expression and experimentation spaces knotting the dialectic between rootedness and uprootedness, participating in a dynamic, vision, language both individual and collective.No doubt the various meetings have aroused our interest and curiosity related to research, forging the practitioner’s pathway engaged in a doctoral research. These encounters took place during a travel experience in Africa as well as during a daily psychologicals’ work in the sector of Nice. We have tried, in our methodological approach, to highten the underlying logic in the displacement, decentration, and return movements, bearing in mind the roots of our practice and the coordinated creation, updates and novelty. The encounter with what lies beyond will be emblematic of our methodological research and reflexion concerning our start object: rootedness and its’ openings, they participate in a vision of Alterity and preserve us from an assignment to residence. We have opted for our research in favor of a plural vision, drawing in the fields of clinical psychology, psychopathology, psychoanalysis, anthropology, philosophy, without forgetting artistic, poetical and literary perspectives bringing precious testimonies to our topic. We will therefore have to think rootedness in an off-centered approach, thus leading to a heuristic vision which articulates several disciplinary fields, before refocusing on the clinical operationality of the concept.
Abstract FR:
La visée de cette thèse est de mettre à l’épreuve l’enracinement – terminologie avancée à l’origine dans le champ philosophique par Simone Weil –, en lui donnant une résonance clinique et une intelligibilité conceptuel métapsychologique. Au fil de nos recherches comme de notre praxis, la dimension d’enracinement, ainsi que son pendant du déracinement, semblent toucher au plus près de la clinique du sujet et du lien social, avec les diverses déclinaisons qui sont les siennes. En d’autres termes, en quoi l’enracinement, ce concept développé en premier lieu par une épistémologie philosophique qui nous est extérieure, peut-il éclairer notre pratique de psychologue et nos référentiels ? L’actualité du lien social ne sera pas sans exposer le sujet à de nouvelles formes de déracinement (exil, chômage, crise identitaire, délitement social, burn-out...). Les discours de certains de nos patients en témoignent, ainsi que l’apparition de nouvelles manifestations symptomatiques et vécus de souffrance. Au-delà des faits du monde contemporain, le vécu subjectif déployé à travers les récits de chacun (patient, écrivain, artiste, psychanalyste, sociologue…) donnent à entendre la manière singulière dont le sujet compose avec la marque du déraciné. La mauvaise rencontre avec le réel laisserait entrevoir un déracinement psychique, temps durant lequel le sujet est « sans voix » face à ce qui ne peut être représenté.La question se pose du traitement du déracinement du sujet en tant qu’être social et de langage, et des espaces d’enracination qui pourraient perdurer, être mobilisés, créés… Chemin faisant, nous aurons à considérer l’enracinement au prisme d’une conceptualisation dialectique (et non un clivage) enracinement/déracinement. Dialectique qui s’éprouvera dans l’espace thérapeutique, mais aussi dans une lecture contemporaine du lien social, de ses mouvements et ses incarnations. La dimension d’espace ne sera pas sans éclairer notre propos et se fera entendre comme espace psychique, thérapeutique, social, culturel, artistique, littéraire… Autant de lieux d’expression et d’expérimentation du nouage dialectique entre enracinement et déracinement, participant de la sorte à une vision dynamique et langagière, individuelle et collective.A n’en pas douter, les différentes rencontres aiguisèrent l’intérêt et la curiosité propres à la recherche, forgeant ainsi le parcours de praticienne engagée dans un travail doctoral. Ces rencontres, elles eurent lieu tant dans une expérience de déplacement en Afrique que dans un quotidien de psychologue sur le secteur autochtone niçois. Il s’agit, dans la démarche méthodologique qui est la nôtre, de mettre en exergue la logique propre aux mouvements de déplacement, de décentrement et de retour, en ne perdant pas de vue les points d’enracinement de notre pratique et les coordonnées de création, d’actualisation, d’inédit. La confrontation à un Ailleurs sera pour notre part tout à fait emblématique d’une méthodologie de recherche et de réflexion quant à notre objet de départ : l’enracinement et ses ouvertures, qui participent d’une vision de l’Altérité et nous préserve de toute assignation à résidence.Nous avons pour cette recherche opté en faveur d’un regard pluriel, puisant dans les disciplines de la psychologie clinique, la psychopathologie, la psychanalyse, l’anthropologie et la philosophie, sans oublier les perspectives artistiques, poétiques et littéraires, qui apportent de précieux témoignages à notre thématique. Nous aurons, de ce fait, à penser l’enracinement dans une démarche de décentrement, amenant ainsi à une vision heuristique qui articule plusieurs champs disciplinaires, avant de nous recentrer sur l’opérationnalité clinique du concept.