Impact des signifiants maternels sur les stabilisations des psychoses : les cas de Jiddu Krishnamurti et Ludwig Wittgenstein
Institution:
Rennes 2Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
The aim of this doctoral dissertation is to determine to what extent some forms of stabilization of psychotic symptomatology can be supported by some characteristics of maternal desire. Freud and Lacan agreed on the fact that in the unconscious and for both sexes, presentation of sexuality is based on the ignorance of the female sex; it is actually only represented by one symbolic figure: the phallus. Therefore, the difference between the two sexes is not presented - Freud coined this phenomenon “the phallus primacy” in 1923. The paternal function (or phallic function) which dents the subject and limits its jouissance through access to language, organizes the subject's unconscious presentations. These theoretical aspects of psychoanalysis fundamentally revolve around the father figure, whereas the mother only seems to be directly involved through her care. Lacan however underlined how important the mother's role is in passing on the symbolic value of the phallus: in front of her child, she refers to the father as the bearer of the symbolic phallus and as the object of her desire. Psychosis is characterized by the inoperativeness of the Nom-du-Père signifier. This study examines the role of the maternal signifiers when the phallic transmission has failed. Two subjects have come under scrutiny, both well-known contemporary authors: Krishnamurti, an Indian philosophical orator, and Ludwig Wittgenstein, an analytic philosopher. Both subjects had a psychotic structure. Krishnamurti decompensated a schizophrenic psychosis. Ludwig Wittgenstein's psychosis remained compensated during his entire life. This work intends to examine these two characters' life courses and subjective choices in a way that gives the maternal object a dominant importance.
Abstract FR:
Cette thèse s’est donné pour but d’examiner dans quelle mesure des formes de stabilisations spécifiques des psychoses peuvent s’appuyer sur certaines caractéristiques du désir maternel. Freud et Lacan ont convenu que, dans l’inconscient, le sexuel, pour les deux sexes, se fonde sur une méconnaissance du sexe féminin et n’est représenté que par une seule figure symbolique, le phallus. Par conséquent, la différence des sexes ne peut s’y inscrire comme telle ; c’est ce que Freud a nommé en 1923 le « primat du phallus ». La fonction paternelle ou fonction phallique, porteuse d’une entame du sujet et d’une limitation de sa jouissance par l’accès au langage organise les représentations inconscientes du sujet. Ces aspects théoriques de la psychanalyse s’organisent essentiellement autour du père et la mère ne semble y intervenir que par ses soins, dans le réel. Lacan a cependant mis en avant que la mère joue un rôle dans la transmission du phallus symbolique en désignant à son enfant le père comme porteur du phallus symbolique et comme objet orientant son désir. La psychose se caractérise par l’inopérance du signifiant du Nom-du-Père. Dans ce travail, nous nous sommes questionné sur le rôle des signifiants maternels lorsque la transmission phallique a échoué. Nous nous sommes intéressé à deux sujets, auteurs contemporains connus : Krishnamurti, orateur philosophique indien et Ludwig Wittgenstein, philosophe analytique. Ces deux sujets étaient de structure psychotique. Krishnamurti décompensa une psychose de type schizophrénique. La psychose de Ludwig Wittgenstein resta compensée tout au long de son existence. Nous proposons ici une lecture des trajets de vie et des choix subjectifs de ces deux personnages selon un angle de vision qui donne à l’objet maternel un rôle prépondérant.